Algérie/Sonatrach : L’ancien ministre de l’Energie affirme son innocence

Afriquinfos Editeur
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"Je ne suis pas coupable et je n'ai rien à me reprocher. J'ai fait ce que j'ai à faire pour protéger les intérêts de mon pays, l'Algérie", a déclaré au journal local El Khabar, Chakib Khelil, qui s'installe actuellement aux Etats-Unis avec sa famille.

Il a indiqué qu"il n'y a pas de preuves concrètes" prouvant son implication dans l'affaire de corruption à Sonatrach pendant qu'il exerçait ses fonctions comme le ministre de l'Energie.

M. Khelil a révélé avoir été convoqué par la justice algérienne le 20 mai. "J'ai renvoyé un message express via DHL pour confirmer que j'étais malade et ne pouvais revenir au pays, et je m'attendais à recevoir un deuxième appel, mais, à la place, j'ai été surpris par l'évolution des choses", a-t-il dit en référence au mandat d'arrêt lancé à son encontre par la justice algérienne.

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"Beaucoup de choses dites sont sans fondement et ne reposent sur aucune preuve, et je tiens à vous rappeler que le ministre n'a pas le pouvoir d'accorder des contrats, que ce soit les projets de service ou d'infrastructure, les managers (d'entreprise) ont pourtant une telle autorité", a-t-il noté, ajoutant qu'il a été " le premier à avoir introduit l'appel d'offres obligatoire pour encadrer l'attribution des contrats en toute transparence".

L'Algérie a émis un mandat d'arrêt international contre neuf des 22 suspects impliqués dans le scandale de corruption, connu sous le nom Sonatrach II, dont l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, son épouse et ses deux fils, ainsi que Farid Bedjaoui, neveu de l'ex-ministre des Affaires étrangères Mohamed Bedjaoui.

Les autorités judiciaires algériennes ont lancé une enquête sur les allégations de corruption impliquant Sonatrach et Eni SpA (Italie), selon lesquelles Saipem, filiale d'Eni SpA, et SNC Lavalin (Canada) auraient payé à Farid Bedjaoui des pots de vin de centaines de millions de dollars, pour faciliter l'obtention d'un contrat d'un milliard de dollars avec Sonatrach.

Début juillet, le ministre de la Justice, Mohamed Charfi, a déclaré que les enquêtes sur le scandale financier du groupe Sonatrach montraient l'existence d'un réseau de corruption international.

"Un véritable réseau de corruption international dont les tentacules s'étendent à tous les continents suçait la sève de Sonatrach (…) 90% de ceux qui y sont impliqués sont désormais connus", a souligné le ministre.

Chakib Khelil a occupé le portefeuille de l'énergie de 1999 à 2010 et a présidé l'OPEP en 2001 et 2008.