Algérie/Législatives : Le FLN ouvert pour une alliance avec les islamistes dans le prochain parlement

Afriquinfos Editeur
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LE FLN OUVERT A l'ALLIANCE

"Même si nous sommes majoritaires nous ferons une alliance, parce que nous considérons que le pays doit être géré par une alliance très large de manière à pouvoir réaliser les projets avec un bon soutien parlementaire au gouvernement", a fait savoir M. Belkhadem.

"Nous la ferons bien sûr avec le partis nationalistes (…) avec les partis républicains et très probablement avec une formation d'obédiance islamiste pour avoir une assise très grande au parlement", a-t-il spécifié.

Le chef de l'ancien parti unique en Algérie s'est déclaré "très confiant" quant à la performance du parti dans la prochaine course à la députation. "Nous resterons la première puissance politique dans le pays", a-t-il affirmé.

En ce qui concerne la "crise" que traverse le FLN suite à un mouvement de redressement en son sein, M. Belkhadem a indiqué que "le parti ne traverse pas de crise. Un groupe de cadres qui n'ont pas pu se porter candidats ont exprimé leur mécontentement. Autrement, le parti va bien et je suis confiant quant aux résultats qu'aura le FLN".

 

LE SYSTEME SEMI-PRESIDENTIEL CONVIENT A L'ALGERIE

M. Belkhadem a en outre évoqué le type de régime politique soutenu par le FLN.

"Le meilleur régime est le régime parlementaire. Mais ce régime parlementaire est adéquat lorsqu'il existe des programmes et des convictions politiques. Or, je ne vois pas de programmes", a relevé M. Belkhadem.

"Il y a ceux qui votent pour des personnes, sur une base tribale ou régionale. Avec de telles données, il est impossible d'adopter un régime parlementaire et il est préférable de garder un régime semi-présidentiel", qui se traduit pas "des prérogatives pour le président de la république et des prérogatives élargies pour le parlement", de manière à "maintenir le pouvoir executif sous la coupe du chef de l'Etat", a-t-il expliqué.

"Pour le moment, la Constitution n'oblige pas le président à donner au parti majoritaire de choisir le Premier ministre. On verra lorsque les amandements vont être proposés par le parlement", a-t-il dit.

La Constitution actuelle précise qu'il est au président de nommer un Premier ministre, et que le Premier ministre doit soumettre ses ministres choisis au président pour approbation, un article qui sème toujours la controverse entre les partis politiques.

 

ABSTENTION, PAS SEULEMENT EN ALGERIE

L'abstention des électeurs lors de prochaines élections semble également préoccuper le FLN.

"L'abstention nous inquiète tous, parce que les élections législatives n'attirent pas beaucoup de gens (…) Dans trois ou quatre pays européens qui comptent plusieurs siècles de pratique démocratique, le taux de participation aux législatives tourne autour de 45 à 46 %", a-t-il fait remarquer.

Il a en outre prédit que le taux de participation aux prochaines élections devrait atteindre 45%. "J'espère qu'il sera de 45 % en Algérie, parce que les dernières élections législatives (en 2007) ont été à 37%", a-t-il dit.

"Les députés font la loi, contrairemnt aux élus locaux, qui eux gèrent les problèmes du logement, du terrain, de l'emploi (…) Alors, ils ont un contact direct avec les citoyens (…) Le citoyen est moins intéressé par une participation à l'élection des députés qu'à un président ou un membre de l'APC (conseil municipal), ou à un président de la République", a expliqué le chef du parti.

Le spectre de l'abstention régnait dans les précédentes élections en Algérie, un phénomène qui s'explique généralement par l'absence de garanties suffisantes pour la tenue d'élections libres et équitables.