Algérie : Des partis d’opposition voient la formation d’alliances "inutile"

Afriquinfos Editeur
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Le Parti des travailleurs (PT) et le Front des Forces Socialistes (FFS), deux partis de l'opposition crédités respectivement de 24 et de 27 sièges au sein du parlement, n'ont pas affiché pour l'instant d'intérêt à faire des alliances.

Le porte-parole du PT, Djelloul Djoudi, a déclaré que "le Parti des Travailleurs est une formation indépendante. Il a sa propre stratégie politique et ne cherche à faire aucune alliance au sein du nouveau parlement élu".

Pour sa part, le porte-parole du FFS, Chafaa Bouiche, a déclaré à Xinhua qu'"il est trop tôt pour évoquer la question des alliances, étant donné que le nouveau parlement vient juste d'être installé. La question n'est pas à l'ordre du jour".

En fait, le FFS considère qu'"il est inutile d'aller vers des alliances avec d'autres partis politiques au moment où ceux au pouvoir (FLN et RND) détiennent la majorité absolue des sièges", a expliqué M. Bouiche.

Pourtant, l'option d'une alliance semble intéresser les partis qui ne sont pas parvenus à glaner les dix sièges requis pour former un groupe parlementaire.

Conformément à la législation, les partis politiques doivent disposer d'au moins dix sièges pour former un groupe parlementaire dans le but d'intégrer les différentes commissions du parlement, et 20 sièges au moins pour avoir le droit de proposer des projets de loi.

De surcroît, il est stipulé que la répartition des postes de vice-présidents, au nombre de neuf, est tranchée entre les formations politiques dont le nombre des députés dépasse dix.

Deux formations islamistes, le Front pour la justice et le développement (FJD, 8 députés) et le Front du Changement (FC, 4 députés) ont formulé à l'APN une demande d'alliance pour la constitution d'un groupe parlementaire, tout en attendant d'autres ajouts pour pouvoir proposer des projets de loi.

A ce propos, le porte-parole du FJD, Lakhdar Benkhellaf a déclaré à Xinhua que "nous avons convenu avec nos frères du Front du Changement de constituer une alliance afin de participer plus efficacement dans le débat sur le projet de la constitution".

Pour ce qui est l'alliance présidentielle, on estime que le FLN et le RND devraient maintenir leur alliance dans la nouvelle législature. "Le FLN et le RND vont sûrement maintenir leur alliance", a prédit le politologue Bachir Medjahed.

A la veille des élections législatives, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a déclaré à Xinhua que son parti serait ouvert pour former une alliance avec d'autres partis, même si elle obtenait la majorité dans le nouveau parlement.

Cette allégation est appuyée par la dernière prise de position du porte-parole du FLN, Aïssi Kassa. "Il est fort probable que notre alliance avec le RND continuera. Notre parti reste ouvert aux nouveaux partis politiques afin de former une alliance, à condition que ces derniers adhèrent au programme du président Abdelaziz Bouteflika", a-t-il fait savoir à Xinhua.

Jusqu'ici, plusieurs députés indépendants et des partis politiques dans le nouveau parlement ont déjà déposé des demandes pour former une alliance avec le FLN, a affirmé le chef du parti.