"Nous ne sommes pas en Algérie pour contrôler. Nous sommes là pour observer. Nous ne sommes pas un arbitre mais un ami de l'Algérie", a fait savoir M. Salafranca lors d'une conférence de presse à Alger, ajoutant que sa mission veut juste "s'assurer que l'électeur Algérien s'exprime librement".
La mission, déployée pour la première fois par l'UE à la demande du gouvernement algérien, a pour l'objectif d'"identifier les points forts et les points faibles du processus électoral" afin de sortir des recommandations pouvant "contribuer à l'amélioration du système électoral en Algérie et lui apporter une transparence additionnelle", a déclaré ce responsable, qui dirige une délégation de neuf experts de l'UE.
"Nous sommes là à l'invitation du gouvernement algérien, et c'est la première fois que l'UE déploie une mission d'observation en Algérie pour assurer une observation complète et exhaustive de l'ensemble du processus électoral", a expliqué M. Salafranca, cité par l'agence de presse algérienne APS.
La MOE est mandatée d'accompagner "l'ensemble du processus électoral, depuis le lancement de la campagne jusqu'à la déclaration finale des résultats par le Conseil constitutionnel, en passant par l'environnement médiatique, les préparatifs et le déroulement du scrutin", a indiqué M. Salafranca.
"Si l'on se réfère au cadre régional et à la réglementation qui a été adoptée par l'Algérie, je pense que ces élections suscitent beaucoup d'espoirs pour le pays", a-t-il noté.
Interrogé sur son évaluation vis-à-vis du lancement de la campagne électorale dimanche, M. Salafranca a joué la prudence.
"La campagne vient de commencer, à ce stade je ne pourrais pas anticiper un jugement, mais pour l'instant tout à l'air de bien se passer", a-t-il déclaré, affirmant avoir reçu toutes les garanties pour accéder à toutes les phases du processus électoral, même au fichier électoral. "Nous sommes très satisfaits de nos discussions avec les autorités algériennes", a-t-il dit.
Selon Mathieu Merino, membre de la délégation, les premières conclusions de la mission seront rendues publiques dans 24 heures à 48 heures après l'annonce des résultats du scrutin, avant que soit publié le rapport final deux mois après le scrutin au plus tard, qui contiendra les conclusions détaillées de la mission.
La délégation, arrivée le 30 mars à Alger, retournera à Bruxelles vers la fin mai, et se rendra de nouveau à Alger en juin ou en juillet, pour le rapport final, a-t-il précisé.
L'UE a prévu d'envoyer quelque 120 observateurs pour le prochain scrutin, dont une équipe de long terme, composée d'une quarantaine d'observateurs des Etats membres de l'UE, de la Norvège et de la Suisse, chargée d'assister entre avril et juin la MOE dans le travail de proximité à travers les 48 wilayas du pays, et une autre mission de courte durée, composée d'une soixantaine d'experts, attendue en Algérie le 4 mai prochain pour assurer la mission d'observation au jour du scrutin.
En outre, une dizaine de membres du Parlement européen devraient arriver le 7 mai prochain, avec l'assistance d'une vingtaine d'ambassadeurs de l'UE à Alger, portant ainsi à 150 le nombre d'observateurs européens au jour du scrutin.