Algérie / législatives : Le retrait de l’alliance présidentielle conduit à la défaite des islamistes (expert)

Afriquinfos Editeur
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L'Alliance de l'Algérie Verte (AVV), qui regroupe trois partis islamiste, a été créditée seulement de 48 sièges, contre les 72 sièges qu'ils avaient obtenus dans le scrutin en 2007, et deux autres partis islamistes, le Front de la Justice et le Développement (FJD) et le Front du changement (FC), n'ont saisi qu'onze sièges ensemble. En revanche, les deux partis nationalistes, à savoir le Front de Libération Nationale (FLN) et le Rassemblement National Démocratique (RND), ont arraché ainsi une majorité de 288 sièges ensemble.

"S'il n'y avait pas de bourrage des urnes au profit du FLN, l'Alliance verte aurait remporté l'élection", a fait savoir à Xinhua le porte-parole de l'alliance, Kamel Mida. Cependant, cette allégation ne trouve pas son écho chez les quelque 500 observateurs internationaux, qui jugent que le scrutin était transparent dans l'ensemble.

Le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), qui avait fait partie de l'alliance tripartites au pouvoir avec le FLN et le RND, chargée de la mise en œuvre du programme de développement sur cinq ans du président Abdelaziz Bouteflika, a décidé de se retirer de cette alliance au début de l'année, avant d'établir un autre bloc avec deux autres partis islamistes, à savoir Ennahda (Renaissance) et El-Islah (Réforme).

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Mhand Berkouk, directeur du Centre algérien de recherches stratégiques et sécuritaires (CRSS), a déclaré à Xinhua que l'alliance islamiste "a payé le prix de l' erreur qu'a commise le MSP quand il se retirait très tard de l'alliance présidentielle".

"Le MSP est devenu un adversaire avec aucune crédibilité aux yeux des électeurs, et a finalement perdu l'élection", a déclaré M. Berkouk.

M. Berkouk a en outre expliqué l'échec des islamistes par le fait que "les Algériens ont de mauvaises souvenirs au sujet de l'islamisme extrémiste", qui est à l'origine de la "décennie noire" (guerre civile) ayant frappé le pays dans les années 90.

Quant à d'autres partis islamiste comme le FJD, M. Berkouk a indiqué qu'ils n'ont pas eu "assez de temps" pour organiser leurs parties et attirer plus de supporters avant le scrutin, car les partis ont été établis uniquement en dernier avril.

Les partis islamistes en Algérie ont des caractérisques qui leur sont propres. Les partis islamistes ont commencé à partager le pouvoir depuis 1995, et n'ont pas été marginalisés comme ce fut le cas en Tunisie, l'Egypte et le Maroc.

Les Islamistes en Algérie étaient sur le point de remporter les élections législatives en 1991, mais l'armée a décidé d'annuler le processus électoral, plongeant le pays dans une décennie de violence, où 150.000 personnes avaient été tuées.