Ce n’est pas du l’afro-pessimisme, mais plutôt de l’afro-réalisme. Parmi les dix équipes qui viennent de valider leurs billets pour le dernier tour des éliminatoires du Mondial 2014, zone Afrique, aucune d’entre elles, au regard de leurs prestations, n’est à même d’infliger des revers aux grosses équipes de la planète. La faute encore et toujours au manque d’organisation interne des sélections africaines.
Pourtant, tous les ingrédients demeurent réunis pour offrir à l’Afrique son ou ses premiers demi-finalistes dans le cadre d’une Coupe du monde. Les Africains font partie des meilleures stars des principaux championnats occidentaux et leur continent demeure un important vivier de talents émérites du ballon rond !
Depuis les énormes revers essuyés par les six représentants de l’Afrique au Mondial 2010, aucune réforme digne de ce nom n’a été enclenchée dans les Fédérations de ces pays. Les nombreux exemples d’incurie dans la gestion de la Fecafoot (au Cameroun) illustrent impeccablement cette donne. La talentueuse et professionnelle formation de la Côte d’Ivoire de son côté n’a toujours pas domestiqué les crises internes de jalousie qui la minent.
Le Nigeria, vainqueur en titre de la Can, ne donne pas non plus des assurances. Elle a été piteusement éliminée de la dernière Coupe des Confédérations et a eu toutes les peines du monde pour atteindre les play-offs qui s’annoncent. Vice-champion d’Afrique en titre, le Burkina Faso non plus ne donne pas des gages de bons rendements au haut niveau. La remarque est aussi valable pour le Ghana qui avait pourtant été le seul pays d’Afrique à avoir atteint les quarts-de-finale de la Coupe du monde 2010, en Afrique du Sud.
Dans un tel contexte, ce ne sont pas les "nouveaux venus" que sont le Cap-Vert et l’Ethiopie qui opéreront le miracle attendu par tout un peuple en 2014. Entre novembre 2013 et juin 2014, le délai est trop court pour mettre sur pied une solide équipe compétitive, capable de damer le pion à tous les grands noms de la planète en matière de foot. Un rappel qui repose la question de la nécessaire organisation de championnats professionnels en Afrique, le tout doublé d’une administration rigoureuse à la tête des Fédérations. Sans oublier l’amour pour la patrie qui doit animer les joueurs eux-mêmes.
Le compte à rebours est enclenché ; quitte aux participants aux play-offs de ces éliminatoires et aux prochains qualifiés de démentir nos conjectures.
(Par Edem Gadegbeku)