Le secrétaire permanent du ministère kenyan des Finances Joseph Kinuya a déclaré aux journalistes à l'issue de la signature de cet accord que les partenaires de développement s'étaient engagés à libérer un montant de 24 millions de dollars qui sera géré par le PNUD pour aider le Kenya à réaliser des élections libres et justes.
« Le Trésor public a promis à lui seul 129 millions de dollars pour la Commission indépendante des élections et des frontières (IEBC), et le financement de 24 millions de dollars que nous avons reçu aujourd'hui aidera le Kenya à assurer des élections générales crédibles », a déclaré M. Kinuya.
Les donateurs de ce programme de réformes comprennent l' Agence pour le développement international des États-Unis (USAID), le ministère brittanique du Développement international (British Department of International Development ou DFID), l'Agence suédoise pour le développement international (SIDA) et le gouvernement néerlandais.
Le secrétaire permanent a déclaré que les besoins de financement totaux de l'IEBC pour l'exercice en cours s'élevaient à 164 millions de dollars et que des consultations se poursuivaient avec le partenaires de développement pour veiller à ce que toutes le activités électorales nécessaires soient pleinement financées.
« Le gouvernement attache une grande priorité à la bonne gouvernance et des élections crédibles en sont un élément important », a dit M. Kinyua.
« Ce fonds aidera le Kenya à partir sur de bonnes bases dans sa voie vers la stabilité politique, pilier du développement durable », a-t-il dit.
M. Kinyua a ajouté que le gouvernement n'épargnerait aucun effort pour veiller à la tenue d'élections dans les temps, afin que le climat d'investissement ne soit pas terni par une incertitude politique.
« Il n'y a pas de raison que les investisseurs nationaux et internationaux se méfient du Kenya même en période de préparation des élections », a-t-il ajouté.
Le représentant du PNUD au Kenya Aeneas Chuma a déclaré que l' assistance financière fournie au Kenya par le biais de cet accord serait la seconde du genre au Kenya.
« Nous avions fourni des financements pour le référendum de 2010, qui a abouti à des résultats crédibles, et nous espérons que les prochaines élections générales seront jugées comme aussi crédibles », a dit M. Chuma.
Le PNUD veillera à ce que ces fonds soient utilisés de manière à renforcer la capacité du IEBC à organiser des élections libres et justes.
« Toutefois, il est de la responsabilité du corps électoral d' organiser et de gérer des élections crédibles, et le PNUD ne fera que soutenir ce travail », a-t-il dit. Les prochaines élections seront cruciales pour l'avenir du Kenya, a-t-il estimé.
« Nous ne pouvons pas nous permettre que quoi que ce soit aille mal au Kenya et de revivre les conséquences des élections générales de 2007 qui n'avaient pas été organisées correctement », a déclaré le représentant du PNUD.
Le directeur du DFID au Kenya et en Somalie, Alistair Fernie, a pour sa part déclaré que les partenaires de développement se faisaient un plaisir de prendre en charge une partie du coût de l'organisation d'élections crédibles au Kenya.
« Les financements promis par les donateurs pour le processus électoral ne constituent pas l'investissement le plus élevé au Kenya, mais ils sont l'investissement le plus important », a déclaré M. Fernie, également co-président du groupe de donateurs pour les élections au Kenya.
« Nous aiderons le Kenya à mener des élections libres et justes afin de réduire le plus possible le risque d'un processus électoral défectueux », a-t-il ajouté.
« Il y a d'autres risques contre lesquels la communauté des donateurs ne peut rien, mais le risque financier n'en fait pas partie », a déclaré le directeur du DFID.
« Ce pays continue de connaître un phénomène cyclique de baisse de croissance économique les années électorales, et les investisseurs surveillent de près cette tendance pour y mettre fin car cela impactera la stabilité macroéconomique du Kenya sur le long terme », a-t-il dit.
Le financement des élections est une question relevant de la souveraineté du pays, a déclaré le président du IEBC Issack Hassan. « J'espère que le gouvernement veillera autant que possible à ce que l'IEBC soit suffisamment financé », a dit M. Hassan.
« Actuellement, 5,5 % environ du budget total des élections est assuré par les partenaires de développement, aussi le gouvernement doit renforcer la priorité du financement des élections », a-t-il dit.
M. Hassan a ajouté que sa commission avait prévu de mettre en place un Enregistrement électronique des électeurs afin d'assurer la crédibilité des prochaines élections.
« Ces deux prochaines semaines, l'IEBC lancera un appel d' offres afin d'installer un processus de vote électronique au Kenya », a-t-il ajouté.
Le président de l'IEBC a déclaré qu'un certain nombre de pays africains avaient déjà mis en place, ou prévoyaient d'utiliser, un système de vote électronique afin d'assurer des élections libres et justes.
« Des pays comme le Ghana, la Tanzanie, l'Afrique du Sud, la Zambie, la Sierra Leone, le Nigeria et le Burkina Faso ont fait savoir qu'ils évoluaient dans cette direction », a-t-il dit.
« En utilisant la biométrie, nous serons à même d'enrayer de nombreuses pratiques électorales frauduleuses comme la multiplication des électeurs et le bourrage des urnes », a-t-il dit.