"Je viens à l'instant de remettre au président de la République (Alassane Ouattara) ma démission de mes fonctions de Premier ministre, ministre de la Défense", a déclaré Guillaume Soro à la presse au sortir de la réunion.
Guillaume Soro, élu député à l'issue des dernières élections législatives, a justifié sa décision par "l'incompatibilité" entre ses fonctions précédentes au sein du pouvoir exécutif et ses nouvelles charges au sein du législatif.
"Dès lors, il me revenait de tirer toutes les conséquences qu'induisent les règles du jeu démocratique", a-t-il indiqué insistant sur "le principe sacro-saint de la séparation des pouvoirs" tel que consacré par la Constitution ivoirienne.
"Je pars de la Primature le coeur léger et l'âme en paix avec le sentiment du devoir bien accompli", a ajouté Guillaume Soro.
La démission de Guillaume Soro était attendue.
Alassane Ouattara avait promis le poste de Premier ministre au Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) de son allié Henri Konan Bédié, lors de la campagne pour le second tour de l'élection présidentielle.
Guillaume Soro, chef des Forces nouvelles (ex rébellion du nord) a été nommé Premier ministre pour la première fois en 2007 après la signature de l'accord de paix avec le régime de l'ex président Laurent Gbagbo.
Il a été reconduit par le président Alassane Ouattara après l'élection de novembre 2010 et les violences meurtrières qui l'ont émaillée.
Les hommes de Guillaume Soro s'étaient alliés à Alassane Ouattara lorsque le président sortant Laurent Gbagbo refusait la victoire à l'élection présidentielle.
Appuyés par les forces françaises et les Casques bleus de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci), l'armée de Guillaume Soro a défait les forces favorables à Laurent Gbagbo.
Les violences post-électorales ponctuées par deux semaines de guerre à Abidjan ont fait au moins 3000 morts, selon les autorités ivoiriennes.
M. Gbagbo a été capturé le 11 avril 2011, incarcéré dans une prison dans le nord du pays avant d'être transféré devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye où il attend d'être jugé pour des "crimes contre l'humanité" et des "crimes de guerre".