Cette situation constatée depuis plusieurs années serait du à la diminution de la précipitation et à l'augmentation de la température avec un rythme d'évolution estimé à environ 0,6 degré à l'échelle de 10 ans, a précisé M Barry.
Selon lui, la seule ville de Conakry enregistre une quantité de 4000 millimètres (mm) d'eau par an, alors que les régions du nord du pays n'enregistrent que 1500 mm et celles de la forêt guinéenne, 3000 mm. Soit en moyenne une quantité d'eau égale à 2000 mm pour tout le pays. D'après les études de certaines ONG spécialisées dans le domaine de l'eau, la Guinée se caractérise par l'abondance de ses ressources en eau tant au niveau pluvial que des eaux de surface et des eaux souterraines.
Les ressources en eau renouvelables seraient de l'ordre de 226 milliard de m3 réparties dans 23 bassins fluviaux dont 14 sont partagés avec d'autres pays voisins de la sous-région ouest- africaine.
Les prévisions d'utilisations seraient de l'ordre de 33 milliards de m3 en 2025, soit 15% de ces ressources renouvelables. Les flux d'eaux sortant de la Guinée, sont estimés à 102,2 milliards de m3, représentent une fois et demie la totalité des ressources superficielles produites à l'intérieur des autres pays membres de l'organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), qui est estimée à 73,8 milliards de m3.
Ils représentent également 35% environs de ceux produits par les Etats de l'autorité du bassin du fleuve Niger (ABN).
Le président de l'ONG Planète Bleue, Thierno Souleymane Diallo, largement impliquée dans les séances de sensibilisation sur l'eau, a noté que les principales menaces qui portent sur les eaux sont leurs réductions quantitatives par suite du changement climatique, de la disparition du couvert végétal (déforestation, feux de brousse), de l'ensablement des lits des cours d'eau, de la modification des régimes hydrologiques par les aménagements et de l'accroissement de l'évaporation.
"Le changement climatique est une des principales menaces sur les ressources en eau, car il se traduit par une diminution de la pluviométrie du nord au sud, le régime climatique sub-guinéen devenant dans l'ensemble plus sec'', a dit le président de l'ONG.
Pour changer cette donne climatique, les acteurs de la société civile entendent s'impliquer d'avantage dans la sensibilisation et l'éducation de la masse populaire, afin de parvenir a une prise de conscience généralisée.