Calme précaire à Sikensi, hostilité perceptible entre les communautés

Afriquinfos Editeur
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"Le calme est revenu, les FRCI ont quitté la ville mais les populations se regardent en chiens de faïence", a indiqué un policier de la ville joint au téléphone par Xinhua.

Arrivé lundi après-midi à Sikensi, le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, a rencontré les autorités administratives et politiques ainsi que les communautés religieuses et ethniques de la ville avant d'annoncer le départ des FRCI de la localité pour "calmer les esprits", a ajouté le policier qui estime que "la tension n'est pas vraiment tombée".

Dimanche et lundi, des affrontements impliquant des éléments des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) ont opposé les communautés autochtone Abidji et allogène Malinké.

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A l'origine, une bagarre dans un bistrot entre un soldat FRCI et un jeune Abidji au sujet d'une fille.

Les jeunes Abidji se sont révoltés pour défendre leur camarade blessé par le soldat, tuant deux éléments des FRCI avant de dresser des barricades et brûlé des pneus sur l'axe principal menant au quartier fortement peuplé de Malinké.

La réaction des jeunes de cette communauté pour se dégager du blocus a rendu inévitable l'affrontement.

Au moins quatre personnes ont été tuées, une quinzaine d'autres blessées et des commerces et domiciles ont été saccagés ou incendiés.

Avec la visite du ministre délégué à la Défense, le calme est revenu dans la ville.

La police et la gendarmerie ont été déployées dans toute la ville, appuyées par des Casques bleus de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).

Le 18 décembre à Vavoua (centre-ouest), un autre affrontement entre populations et FRCI avait causé la mort de six personnes.

Des exactions des éléments des FRCI sont régulièrement signalées dans des villes et villages du pays.

Le président Alassane Ouattara a mis en place une police militaire pour traquer les faux militaires et les éléments incontrôlés des FRCI.