Quel bilan faites-vous de l’organisation et du déroulement des élections législatives ?
Nous avions d’abord un premier défi : le respect de la date du 11 décembre. Sur ce point, certaines personnes ne donnaient pas cher de notre peau. Les élections ont bel et bien eu lieu le 11 décembre. Ensuite, faire en sorte que ce scrutin soit sécurisé, que les Ivoiriens aillent aux urnes en toute sécurité.
Les rapports des observateurs ont montré qu’il n’y a pas eu d’incident majeur. Sur la transparence et la fiabilité jusqu’à la proclamation des résultats, nous avons mis en place un procédé permettant à tout un chacun de suivre le processus électoral en temps réel.
Il y a eu des contestations et des accusations de fraudes…
Tous les candidats avaient des représentants dans les bureaux de vote. Mais lorsqu’on le fait remarquer, certains nous rétorquent que leurs représentants dans les bureaux de vote ont été corrompus. A qui la faute ? Chaque candidat devrait veiller à avoir des représentants fiables dans les bureaux de vote.
Ce sont les mauvais perdants qui ne veulent pas accepter les résultats. Il y avait 1.160 candidats pour 255 sièges. Tout le monde ne peut pas être député. Naturellement, il y a eu des vainqueurs, il y eu des vaincus.
Il faut être fairplay et accepter la défaite.
L’opposition, notamment le Front populaire ivoirien (FPI) de l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo mentionne 14,33% de taux de participation alors que la Commission électorale fait état près de 37%. Où se trouve la vérité ?
Sur quoi le FPI se base-t-il pour donner un taux de participation de 14,33% ? Comment un parti politique qui a souverainement décidé de ne pas prendre part aux élections peut-il connaître le taux de participation ? Le taux officiel procède des calculs par bureau de vote.
Ne pensez-vous pas que l’absence de tout représentant du FPI au sein de la Commission centrale de la CEI (composée à 95% des membres du parti au pouvoir, ndlr) est quand même de nature à décrédibiliser cette institution ?
Ce sont les accords (de paix signés entre Laurent Gbagbo et le chef de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, Guillaume Soro, actuel Premier ministre) qui ont déterminé la nature de la composition de la CEI. Nous avons estimé que nous ne devrions pas modifier cette composition. Le CNRD (Congrès national pour la résistance et la démocratie, coalition des partis pro-Gbagbo, ndlr) était là. C’est le FPI seul qui n’est pas venu. Le FPI avait un poste de secrétaire permanent adjoint jusqu’à ce que son titulaire se retire à la demande de son parti. Mais ce dernier continue de percevoir ses émoluments. Cela s’est passé uniquement à Abidjan. Dans toutes les commissions locales à l’intérieur du pays, ils étaient tous là.
Par ailleurs, laissez-moi vous dire que tous les représentants du FPI au sein de la Commission centrale, à Abidjan, continuent de percevoir leurs traitements. Nous considérons donc qu’ils sont toujours là. Certes, ils n’ont pas pris part aux dernières législatives, mais ils sont toujours dans nos fichiers.