Revue de la presse ivoirienne du 12 décembre

Afriquinfos Editeur
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FRATERNITE MATIN
Le président Alassane Ouattara a accompli dimanche au lycée Sainte-Marie à Cocody son devoir civique en compagnie de son épouse. A sa sortie du bureau de vote, le chef de l'Etat n'a pas caché sa joie d'avoir pris part aux élections législatives. "C'est un nouveau départ pour la Côte d'Ivoire", a-t-il déclaré, rappelant que cela fait 11 ans que la Côte d'Ivoire n'a pas connu d'élections législatives. Alassane Ouattara s'est dit convaincu de ce que le parlement qui sera mis en place, "sera véritablement consensuel et démocratique". Pour lui, les lois étant "le fondement de la République", la mise en place de l'Assemblée nationale est d'importance. Car selon lui, les députés vont voter des lois adaptées à "une Côte d'Ivoire réconciliée et rassemblée". Alassane Ouattara a, par ailleurs, relevé le caractère inclusif des élections de dimanche, mentionnant que plus de 1000 candidats postulent pour 255 sièges.

L'INTELLIGENT D'ABIDJAN
Les urnes ont parlé dimanche. Aller à une élection sans le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo, était un piège. C'était politiquement périlleux pour une stabilité durable et l'enracinement durable de la Côte d'Ivoire dans la démocratie. L'absence du FPI a fait qu'il n'y avait plus d'enjeu. Des partisans de Laurent Gbagbo ne sont pas allés voter dans une élection, où ils n'avaient aucun intérêt ni candidat. En l'absence du FPI, les militants du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir) n'ont pas bougé de chez eux. Il n'y avait pas le feu en la demeure. Cependant en même temps, beaucoup de militants RHDP ont voulu manifester leur refus du choix des candidats par la direction de leur parti que sont le Rassemblement des républicains (RDR) et le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI). La faiblesse annoncée par tout le monde, au sujet du taux de participation, montre que le président de la République peut être incité à donner un nouveau cap, une autre orientation à ses actions. Le chef de l'Etat peut davantage être présent dans le pays, se rendre plus souvent à l'intérieur du pays, et écouter les populations, sentir les colères douces, les attentes, les espérances des électeurs de tous les bords, y compris ceux de son camp.

SOIR INFO
On ne dispose pas encore de chiffres officiels sur le taux de participation aux législatives de dimanche en Côte d'Ivoire. Mais le constat est quasi-général : les électeurs ne se sont pas bousculés pour aller choisir leurs représentants à l'hémicycle. Devant le peu d'affluence dans la matinée, certains ont pensé, du fait du culte de dimanche observé chez les chrétiens, que les électeurs allaient sortir nombreux dans l'après-midi. Cela n'a pas été le cas ! On a observé, un peu partout en Côte d'Ivoire, que l'engouement n'était pas total. Est-ce le mot d'ordre de boycott du Front populaire ivoirien (FPI) et de ses alliés qui a été respecté ou simplement des électeurs ont fait librement le choix de ne pas participer à ces élections ? Pour des analystes, le FPI, par ses appels répétés et incessants, a "tué" ces législatives. Pour d'autres, les élections locales, contrairement aux présidentielles, enthousiasment rarement les électeurs. Donc, argumentent-ils, on ne devrait pas s'attendre au même taux de participation que pendant le choix du président de la République.