L’affaire Gbagbo ne fait que commencer (procureur de la CPI)

Afriquinfos Editeur
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"Les victimes ivoiriennes verront les crimes de masse traduits en justice: M. Gbagbo est le premier à répondre de ces crimes, il y en aura d'autres", a affirmé Luis Moreno-Ocampo dans un communiqué.

Il a promis que les enquêtes continueraient.
"Nous amasserons les preuves impartialement et indépendamment, et présenterons d'autres affaires aux juges, quelle que soit l'affiliation politique. Les dirigeants doivent comprendre que la violence n'est plus une option pour garder ou accéder au pouvoir. Le temps de l'impunité de ces crimes est fini", a-t-il souligné.
 

M. Gbagbo a été remis à la CPI mardi par les autorités ivoiriennes après qu'un mandat d'arrêt a été émis une semaine plus tôt.
Il est arrivé mercredi matin au centre de détention de La Haye, où il devra répondre de quatre chefs de crimes contre l'humanité commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011. Ces charges comprennent meurtres, viols et autres formes de violences sexuelles, persécutions et autres actes inhumains.
 

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D'après la chambre d'avant procès de la CPI, des raisons laissent penser que suite aux élections présidentielles il y a un an, après que M. Gbagbo a refusé de reconnaitre sa défaite, ses loyalistes auraient attaqué les civils qu'ils supposaient être des partisans du candidat de l'opposition.
 

L'ancien leader ivoirien âgé de 66 ans sera le premier ancien chef d'Etat à être jugé par la CPI, depuis que le tribunal a été fondé en 2002.
"M. Gbagbo devra répondre personnellement des attaques perpétrées contre les civils par les forces agissant en son nom", a expliqué M. Moreno-Ocampo.
 

La CPI affirme que les attaques étaient le résultat d'une politique organisationnelle et étaient répandues et systématiques, car elles ont été lancées sur une vaste période, sur une vaste zone géographique et en suivant un modèle général similaire.
 

"Nous avons les preuves que les violences ne se sont pas produites par hasard", a déclaré le procureur. "En décembre dernier, nous avons mis en garde M. Gbagbo et d'autres. Aujourd'hui, nous agissons".
Bien que la Côte d'Ivoire ne fasse pas partie du Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, elle a accepté la juridiction de la CPI.