Traitement des migrants: Ces ONG qui plaident pour couper le robinet financier à Tunis

Afriquinfos Editeur
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Tunis (© 2023 Afriquinfos)- Des ONGs estiment que la Tunisie est désormais un pays dangereux pour les migrants et les réfugiés qui sont secourus en mer. Elles demandent donc à l’Union européenne de cesser sa collaboration avec les autorités  tunisiennes dans ce domaine.

Dans un communiqué aux allures d’un réquisitoire, des organisations dont Avocats sans frontières, la Ligue tunisienne des droits de l’homme ou encore Open Arms demandent à l’Union Européenne d’arrête de verser des subventions à Tunis pour endiguer le flux des départs.

Tunis, selon les associations signataires, aurait ainsi reçu 37 millions d’euros entre 2016 et 2020 de la part des Européens. Une situation qui ne peut plus durer vu le virage autoritaire pris par le pays, toujours selon ces ONG.

Les personnes secourues en mer Méditerranée ne doivent pas être renvoyées vers la Tunisie. C’est la conviction de ces ONG qui signent un texte accablant pour Tunis. Violences physiques et morales, privations de nourriture ou de logement ou encore détentions arbitraires ; le quotidien des membres des diasporas africaines en Tunisie, déjà très difficile, s’est davantage détérioré depuis le communiqué de la présidence tunisienne évoquant – en février dernier – la présence sur le sol national de « hordes » de migrants susceptibles d’altérer l’identité supposément arabo-musulmane de la Tunisie.

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Un texte publié alors même que la police tunisienne utilisait le 12 avril dernier des gaz lacrymogènes pour disperser une centaine de demandeurs d’asile et migrants africains qui campaient devant le siège du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) à Tunis.

Installés dans un camp improvisé de tentes, sans toilettes ni eau pour se laver, ces ressortissants d’Afrique subsaharienne, cherchant pour la plupart à être évacués vers des pays tiers, étaient à cran après la suspension par le HCR de l’examen de leurs dossiers.

Ils ont érigé des barricades devant le bâtiment onusien, avant une intervention musclée de la police. Des altercations ont aussi opposé quelques riverains à certains ressortissants subsahariens.

Sur sa page Facebook, le HCR en Tunisie a précisé le 3 avril avoir stoppé « toutes les activités d’enregistrement et de pré-enregistrement du 31 mars au 17 avril en raison d’une migration du système d’enregistrement et d’identité« . Une suspension « temporaire » qui concerne « toutes les opérations du HCR dans le monde« .

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