Twitter de nouveau accessible au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique

Afriquinfos Editeur
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Abuja (© 2022 Afriquinfos)- Après une suspension de sept mois, le réseau social Twitter va pouvoir faire son retour  au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique.

Le gouvernement nigérian a annoncé au soir du mercredi 12 janvier 2022, la levée de la suspension frappant depuis sept mois Twitter dans son pays (le Nigeria), où le réseau social a été un important outil de contestation sociale.

« Le président Muhammadu Buhari a approuvé la levée de la suspension de Twitter au Nigeria à partir de minuit aujourd’hui », a annoncé le directeur de l’Agence nationale pour le développement des technologies de l’information, Kashifu Inuwa Abdullahi.

Les autorités nigérianes affirment qu’après plusieurs mois de négociations, Twitter a accédé à « toutes les conditions fixées par le gouvernement fédéral », notamment en matière de taxation et de gestion des contenus ne respectant pas les lois du Nigeria. L’oiseau bleu s’est « également engagé à établir une entité légale au Nigeria durant le premier trimestre de 2022 ». Compte tenu de son influence « dans notre démocratie, notre économie (…) notre priorité est d’adapter, et non pas d’interdire Twitter », ajoutent les autorités.

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Souvent utilisé pour contester le pouvoir au Nigeria, Twitter a été suspendu début juin 2021 pour «une durée indéterminée».

Abuja avait accusé le réseau social d’avoir une «mission suspecte» contre le gouvernement nigérian, et de tolérer sur sa plateforme les messages du chef d’un groupe séparatiste incitant à la violence dans le sud-est du Nigeria.

La suspension de Twitter était intervenue deux jours après la suppression par le réseau social d’un message du président Muhammadu Buhari. Le chef de l’État avait menacé de «traiter avec un langage qu’ils comprennent» les responsables des violences dans le sud-est du Nigeria – attribuées par les autorités à des séparatistes igbos-, et ravivant les terribles souvenirs de la guerre du Biafra qui a fait plus d’un million de morts dans les années 1960.

Cette suspension de Twitter, puis l’ordre du gouvernement aux médias audiovisuels de supprimer leur compte dans un geste «patriotique», avait suscité une profonde consternation au Nigeria, pays jeune, très connecté, où ce réseau social est un important outil de contestation sociale. L’Union européenne, la Grande-Bretagne, les États-Unis et le Canada avaient alors déploré la suspension de l’oiseau bleu.

V.A.