Thabo Mbeki pour des élections transparentes, crédibles et inclusives au Nigeria

Afriquinfos Editeur
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Abuja (© 2023 Afriquinfos)-  A quelques jours de la tenue des élections présidentielles nigérianes (25 février 2023), l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, a exhorté les partis politiques du pays, les candidats et leurs partisans à jouer leur rôle pour garantir des élections pacifiques, transparentes et crédibles.

« Les élections de ce mois-ci seront le plus grand exercice démocratique d’Afrique. Les résultats de ces élections seront significatifs non seulement pour le Nigeria, mais aussi pour l’ensemble du continent. C’est pourquoi nous demandons instamment à toutes les parties prenantes au Nigeria de respecter leur engagement à garantir une élection pacifique et inclusive, au cours de laquelle le peuple nigérian pourra exercer librement son droit de vote, dans le plein respect des libertés fondamentales d’expression, d’association et de réunion« , a déclaré T. Mbeki, président du Groupe d’observateurs du Commonwealth au Nigeria.

« Notre mandat consiste à observer et à évaluer la période pré-électorale, les activités le jour du scrutin et la période post-électorale. Tout au long de notre mission, nous prendrons en compte tous les facteurs relatifs à la crédibilité du processus électoral. Nous évaluerons si les élections se déroulent conformément aux normes d’élections démocratiques que le Nigeria s’est engagé à respecter… Dans le cadre de cette évaluation et de nos fonctions, nous serons objectifs, indépendants et impartiaux« , a souligné l’ancien dirigeant sud-africain (1999-2008).

Au cours des prochains jours, le groupe recevra des informations des autorités électorales, des partis politiques, des médias et des groupes de la société civile représentant les femmes, les jeunes et les personnes handicapées. Cela permettra au groupe de mieux comprendre la situation dans le pays avant les élections.

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Courant ce mois de février 2023, environ 93,4 millions d’électeurs inscrits auront le droit de voter pour les candidats à la présidence et à l’assemblée nationale dans 176.846 bureaux de vote à travers le Nigeria.

À partir du 23 février, des observateurs seront déployés dans tout le pays pour observer les préparatifs préélectoraux ainsi que les processus de vote, de dépouillement et de résultats dans les bureaux de vote. Une déclaration intermédiaire, qui présente l’évaluation préliminaire du processus électoral par le groupe, sera prononcée par le président lors d’une conférence de presse le 27 février à Abuja.

Après les élections, le groupe soumettra ses recommandations dans un rapport au Secrétaire général du Commonwealth, la Rt Hon Patricia Scotland KC. Elle transmettra le rapport au gouvernement du Nigeria, à la Commission électorale nationale indépendante du pays, aux dirigeants des partis politiques participant aux élections et à tous les gouvernements du Commonwealth. Le rapport sera ensuite rendu public.

Un contexte défavorable

Le Groupe d’observateurs est composé de 16 personnalités éminentes du Commonwealth, dont des hommes politiques, des diplomates et des experts en droit, en droits de l’homme, en égalité des sexes et en administration électorale.

Ces élections interviennent, alors que le pays fait face à un manque d’accès à l’argent cash combiné aux problèmes d’insécurité dans certaines parties du territoire. La pénurie de billets de banque inquiète la commission électorale nigériane (INEC). Un défi logistique pour le géant ouest-africain, pays le plus peuplé du continent. Pour être prêt le jour J et déployer les équipes et le matériel électoral dans plus de 175.000 bureaux de vote, l’INEC a besoin de liquidités, prévient la porte-parole, Zainab Aminu Abubakar.

« Nous avons besoin de payer ceux que nous embauchons pour nous aider. Certains d’entre eux utilisent des comptes en banque et peuvent recevoir des virements, mais pour les autres, nous devons leur donner de l’argent liquide. Par exemple, nous embauchons des chauffeurs. Le Nigeria est très grand. Certains terrains sont difficiles, il y a parfois du relief, des rivières à traverser. Donc nous avons besoin d’avoir du cash pour payer ces gens qui vont nous aider pour le transport« .

Toutefois, « le président de la Commission électorale a rencontré la direction de la Banque centrale du Nigeria à ce sujet. Pour voir comment aider la Commission électorale à avoir du cash. Et le gouverneur de la Banque centrale nous a assuré qu’il allait s’en occuper et qu’il ferait le nécessaire pour que l’élection puisse se tenir dans les temps« , a-t-elle rassuré.

Vignikpo Akpéné