L’homme d’affaires colombien Alex Saab, pomme de discorde entre Praia, Caracas et Washington

Afriquinfos Editeur
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Praia (© 2021 Afriquinfos)- Interpellé et incarcéré à Praia depuis le 12 juin sur demande des Etats-Unis qui exige son extradition, Alex Saab, homme d’affaires colombien, proche du régime de Caracas, vient à nouveau de voir la Cour de Justice de la CEDEAO se prononcer en faveur de sa libération.  

Sous le coup d’une inculpation pour blanchiment d’argent et d’un mandat d’arrêt international émis par Washington, Alex Saab est au cœur d’une bataille judiciaire depuis plusieurs mois. L’homme d’affaire de 49 ans est accusé par les Etats-Unis d’être le maître d’œuvre d’un montage financier qui permet au régime de Nicolas Maduro dont il est proche, de sortir des millions de dollars du Venezuela. Ce sont 350 millions de $ qui devaient servir à fournir des kits alimentaires aux populations, qui auraient été détournés, blanchis et placés en grande partie dans des banques américaines. D’où la demande d’extradition de Washington.

Caracas s’oppose à son arrestation et à cette extradition estimant qu’il s’agit d’une violation de l’immunité diplomatique d’Alex Saab qui est un citoyen vénézuélien, et travaille pour la Présidence vénézuélienne en qualité d’«envoyé spécial». Suite à des actions menées par son collège d’avocats, l’homme d’affaires qui a été en détention provisoire pendant 7 mois, est depuis janvier dernier en résidence surveillée pour des raisons médicales.

Prononcée en première instance en août 2020, son extradition a été confirmée en appel, en janvier dernier, au grand dam de ses avocats et de la Cour de Justice de la CEDEAO qui s’était déjà prononcé en faveur de sa libération. Une injonction qu’elle a réitéré ce lundi 15 mars, estimant que son interpellation le 12 juin 2020 n’a pas de base juridique, puisque la « notice rouge » d’Interpol (demande d’arrestation à des fins d’extradition émise par les Etats-Unis) est datée du lendemain, le 13 juin.

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La Cour « ordonne » ainsi au Cap-Vert de « libérer immédiatement » Alex Saab et de mettre fin à « toutes les procédures visant à extrader (M. Saab) aux Etats-Unis ».

En outre, le Cap-Vert devra lui verser 200.000 dollars (167.000 euros) d’indemnités pour les « dommages moraux subis en raison de sa détention illégale ».

Pour les avocats de l’homme d’affaires qui encourt une peine d’emprisonnement de 20 ans aux Etats-Unis, c’est une bonne nouvelle qui vient d’Abuja, mais il revient à la justice capverdienne de s’y conformer, ou pas.

Boniface T.