Les Go de Bamako sur les traces des Amazones de la Guinée et à la conquête du monde

Afriquinfos Editeur
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Paris (© 2021 Afriquinfos)- Après les Guinéennes, c’est autour des Maliennes de s’imposer dans l’univers musical mondial.  Composé de 4 femmes, les Go de Bamako ont laissé une empreinte alors qu’elles se produisaient lors du festival Africolor début décembre en région parisienne. Elles sont attendues sur scène au Blonba le 14 décembre 2021.  

Ce groupe 100% féminin a été créé en 2019 par la griotte et féministe Naïny Diabaté et par Alioune Ifra Ndiaye, acteur important de la scène culturelle.

Du haut de leur vingtaine d’années, les quatre chanteuses du groupe que forment Diya, Aminata Camara, Salimata Sakiliba et Safiatou Koné, comptent bien défendre les femmes artistes en Afrique, et les valeurs du travail au féminin. «Travail», en bambara «Barra», est d’ailleurs le titre de leur premier album, à paraître dans les prochains mois. «Chanter, c’est travailler», ont-elles confié dans un entretien de Jeune Afrique.

«En Afrique de l’Ouest, les femmes sont délaissées. On nous fait croire que leur rôle se joue uniquement à la maison, on veut prouver le contraire dans nos textes et sur scène». Émancipation et sororité… Une équation qui a le vent en poupe ces dernières années dans le paysage de la musique africaine.

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C’est grâce à la Mousso Académie que leur projet a pu voir le jour en mai dernier au Mali. Cette structure a pour but de pallier le manque de représentation des femmes sur la scène musicale locale.

Sur le continent, ces groupes purement féminins ne s’arrêtent ni au Mali ou en Guinée-Bissau. On peut entre-autre citer les Mamans du Congo et bien avant encore, les Go de Kotéba, trio de chanteuses et danseuses né à Abidjan en 1993.

Des femmes s’approprient la platine

La particularité des Go de Bamako : une fusion, entre tradition et électro. Alors que plusieurs font généralement appel à des DJs européens, elles ont plutôt décidé de prendre les commandes des machines. Un poste souvent réservé aux hommes.

«En Afrique, on est habitués à chanter avec des instruments, glisse Diya, qui a commencé sa jeune carrière en tant que soliste de blues malien. C’était nouveau pour nous cette façon de travailler la musique, il a fallu que l’on s’accorde toutes et que l’on s’écoute pour trouver nos repères sur les productions électro. Mais à force de répétitions et de bonne entente, ça a fini par payer». Après son passage à Africolor, les filles comptent bien défendre le fruit de ce travail collectif au pays, avec une première date le 14 décembre dans le centre culturel qui les a vu naître.

Le festival Africolor se tiendra jusqu’au 22 décembre avec, entre autres, les Super Mama Djombo, groupe légendaire de l’indépendance de la Guinée-Bissau, qui joueront pour la première fois sur scène depuis trente ans le 18 décembre au Nouveau Théâtre de Montreuil, et les Guinea Music All Stars, pour un concert de clôture à la Courneuve.

V. A.