Calvados (© 2022 Afriquinfos)- La demeure normande de l’ancien président du Sénégal (1960-1980), pourra être visitée les 17 et 18 septembre prochains. Dès 2004, Colette Senghor avait prévu de léguer ses biens immobiliers à la Ville de Verson afin que « la maison soit accessible au public ».
Pour la première fois, l’ex-demeure normande de l’ancien président du Sénégal Léopold Sédar Senghor sera ouverte au public, à l’occasion des journées européennes du patrimoine, a indiqué mercredi la mairie de Verson (Calvados).
«C’est une première mondiale. La succession a pris deux ans et demi mais ça se termine bien: nous sommes propriétaires depuis le 7 juillet du parc, de la maison, du mobilier» et de 25 m3 environ d’archives écrites, conformément aux volontés de Colette Senghor, la seconde épouse de l’homme politique, a dit à l’AFP Marie-Hélène Brioul, adjointe au maire de cette commune de 3.500 habitants située à 8 km de Caen.
L’un des derniers souhaits de Colette Senghor vient enfin d’être exaucé. Près de trois ans après la mort de l’ancienne épouse de Léopold Sédar Senghor, leur demeure de Verson (Calvados) a été officiellement cédée à la commune. Celle-ci a accepté, le 7 juillet 2022, la délivrance du legs de Colette Senghor, détenu, après sa disparition, par sa sœur aînée.
Le décès de cette dernière et la pandémie de Covid-19 ont retardé la procédure mais la succession a finalement pu aboutir cet été.
Dans son testament, l’ancienne première dame du Sénégal, dont la famille est d’origine normande, demande «que cette maison du poète soit un lieu vivant accessible au public», selon la mairie de Verson.
À partir de 1957, le couple passa tous ses étés à Verson, avant de s’y installer durablement au début des années 1980, selon la mairie. Le poète académicien y mourut en 2001 et sa muse, Colette Senghor, en 2019. Pour les journées du patrimoine les 17 et 18 septembre, des visites guidées de la maison de pierres blanches aux nombreuses fenêtres seront proposées au public qui aura également accès à son grand parc arboré.
La demeure, aux volets et portail aujourd’hui défraîchis, sera nettoyée, précise Marie-Hélène Brioul. Des travaux sont envisagés mais dans un second temps. La Fondation du Patrimoine a effectué un diagnostic sanitaire de la maison et du parc et «l’état sanitaire général est bon», avait indiqué le conseil régional en 2021.
Dans la maison se trouvent «quelques cahiers», du poète, selon Marie-Hélène Brioul. Mais la plupart des archives dont Verson a hérité ne peuvent pas encore être présentées au public. Conservés dans un hangar à Bretteville-sur-Odon, entre Verson et Caen, les documents doivent encore faire l’objet d’un inventaire précis.
On y trouve notamment des courriers échangés avec d’autres chefs d’État, selon Marie-Hélène Brioul mais il se peut qu’on y découvre aussi des documents «qui concernent l’académicien, le poète».
«On est beaucoup sollicités par des chercheurs qui s’intéressent au contexte dans lequel il a écrit, les premiers jets d’une élégie pour arriver jusqu’à l’élégie finale. Il écrivait sur des petits cahiers et puis après ça prenait forme», explique encore l’élue.
Les écrits qui ont donné lieu à publication se trouvent eux à la BNF, a précisé encore l’édile. Toutefois la mairie réfléchit désormais à la façon dont elle rendra la maison accessible au public à plus long terme.
Né à Joal, au Sénégal, le 9 octobre 1906, Léopold Sédar Senghor fait ses études à la mission catholique de Ngasobil, au collège Libermann et au cours d’enseignement secondaire de Dakar, puis, à Paris, au lycée Louis-le-Grand et à la Sorbonne. Il est élu de l’Académie française en 1983.
V.A.
