Ghana, une des rares et démocratiques voix africaines qui ose critiquer Moscou

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

Accra (© 2022 Afriquinfos)- Alors que sur le continent de nombreux pays jouent à l’équilibrisme et font dans des déclarations diplomatiques, partagés entre leur passé colonial et leur ancienne ou récente amitié avec Moscou, le Ghana lui a choisi son camp. Les autorités ghanéennes, sans langue de bois font savoir qu’elles ne reconnaitront aucun territoire annexé par la Russie en Ukraine.

Si Moscou compte de nombreux ‘’nouveaux alliés’’ en Afrique depuis qu’il a intensifié sa guerre d’influence sur le continent face à la France et aux Etats-Unis notamment, il ne pourra pas compter sur le Ghana. Le pays dirigé par Nana Akuffo Addo, ne soutient et ne soutiendra pas la Russie dans ses visées expansionnistes en Ukraine. Cette position d’Accra a été clarifiée par son ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale, Mme Shirley Ayorkor Botchwey qui s’exprimait lors de la réunion d’information de haut niveau du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le maintien de la paix et de la sécurité en Ukraine, lors de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.

Dans sa déclaration, la Cheffe de la diplomatie ghanéenne déplore l’absence d’une résolution unifiée du Conseil de sécurité qui favorise la poursuite du conflit et les milliers de pertes en vies humaines et d’importants dégâts dans les deux camps. ‘Nous regrettons que les lois fondamentales, qui régissent la conduite de la guerre moderne et protègent les gens ordinaires, qui sont pris entre les feux croisés de la guerre, n’aient pas été respectées.. Nous sommes bouleversés par les diverses menaces humanitaires horribles et douloureuses qui ont accompagné la guerre « , a déclaré Mme Ayorkor Botchwey. Dans son intervention, elle chiffre à 14 millions, le nombre de personnes déplacées pour la plupart des enfants et des femmes, qui étaient exposées à des risques accrus de violence sexuelle et sexiste liée au conflit.

Accra craint également une catastrophe nucléaire et appelle à plus de fermeté de la part du Conseil de Sécurité de l’ONU. Shirley Ayorkor Botchwey souhaite une tolérance zéro face aux auteurs de crimes de guerre : ‘’Nous devons affirmer notre détermination à ce que la litanie d’actes atroces qui ont eu lieu en Ukraine soient soumises à des enquêtes approfondies, transparentes et indépendantes pour établir les faits et pour l’attribution des crimes internationaux à leurs auteurs’’.

- Advertisement -

Accra n’a pas manqué d’apporter son soutien à l’Ukraine qu’elle estime être dans son droit en tant qu’État souverain et membre de cette Organisation, de défendre son intégrité territoriale et son indépendance politique. Aussi, le Ghana ne reconnaîtra aucun territoire ukrainien acquis ou démembré unilatéralement et de force d’une entité souveraine, a martelé la ministre ghanéenne des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale.

Boniface T.