Économie Africaine : la production du café en Afrique en régression

Afriquinfos
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Grand Bassam (© Afriquinfos 2018)- C’est autour du thème le « développement d’une caféiculture durable pour l’émergence de l’économie africaine », que s’est ouvert lundi la 57ème assemblée générale annuelle de l’Organisation interafricaine du café (OIAC) à Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire. Selon les 25 pays membres de l’organisation, la filière du café doit être revitalisée.

« La production africaine de café a stagné depuis plus de 20 ans et la part du continent dans l’offre mondiale est passée de 65% à 11-12% à ce jour », a indiqué Denis Seudieu, chef économiste à l’Organisation internationale du café. Selon lui, la production africaine se situe actuellement aux alentours de 900 000 tonnes (t) contre 1,3 million de tonnes (Mt) à la fin des années 80.

D’après  le président en exercice de l’OIAC Souleymane Diarrassouba, l’Afrique regroupait un important nombre de pays producteurs, ce qui lui permettait d’occuper le deuxième rang après l’Amérique latine parmi les grandes régions productrices, mais le continent a perdu cette place en raison du  »  retrait de l’Etat dans l’encadrement technique des producteurs et par la réduction des budgets consacrés à l’activité de recherche », souligne le président de l’OIAC.

Cependant, L’Afrique doit relever de nombreux défis tels que le vieillissement des vergers du caféier et des caféiculteurs, l’abandon des politiques d’encadrement des paysans depuis les années 1990, la reconversion de la majorité des caféiculteurs dans d’autres cultures pérennes, le manque de moyens financiers de la recherche mais aussi le manque de vulgarisation et de divulgation des résultats de la recherche alors que des plants à haut rendement existent dans les laboratoires et pépinières.

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Un manque à gagner annuel de $ 268 millions entre 1990 et 2013; entre 2000 et 2002  BAD

Selon l’étude de la Banque africaine de développement « Africa’s Coffee Sector : status, challenges and opportunities for growth » publiée en décembre, le déclin de la filière café en Afrique a représenté un manque à gagner annuel de $ 268 millions pour l’Afrique entre 1990 et 2013; entre 2000 et 2002, ce manque à gagner se chiffre entre $0,93 et $ 0,98 milliard. Il atteint même $ 2 milliards par an si l’on se base sur les prix que le café a atteint sur le marché mondial dans les années 70.

L’OIAC, pour sa part, entend encourager le regroupement des petits producteurs en organisations professionnelles agricoles (OPA) afin de mener à bien des travaux collectifs indispensables à la :

Pour informations, le rendement en Afrique actuellement de 300 kg/ha en moyenne, est dix fois moins que dans les autres zones de production à travers le monde. Sans oublier l’insuffisance de la transformation et de la consommation sur place, en Afrique.

Xavier Gilles Cardozzo