Mali: Dernier coup de semonce de la CEDEAO avant l’application d’imminentes sanctions

Afriquinfos Editeur
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Bamako (© 2021 Afriquinfos)-  Les élections générales doivent se tenir comme prévu fin février 2022, c’est le message des chefs d’Etats de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao)  au président de la Transition au Mali, le colonel Goïta.

En visite à Bamako, la capitale malienne, ce 20 décembre 2021, une délégation de la Cédéao a dit  espérer obtenir du président Goïta, « un calendrier détaillé de l’organisation de ces élections avant le 31 décembre 2021 », alors que dans un courrier adressé le 10 décembre dernier à la Cédéao, le colonel  Goïta affirmait que compte tenu de plusieurs facteurs, dont le contexte sécuritaire, les élections générales prévues fin février 2022 ne pouvaient pas se tenir.

Il annonçait également qu’avant la fin du mois de janvier 2022, il donnera le chronogramme des élections, le temps d’organiser des assises nationales.

La délégation était composée de Goodluck Jonathan, ancien président nigérian et médiateur de la Cédéao pour le Mali, et Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la Cédéao. Pour le président de la Transition malienne, c’était sa première fois de se  retrouver seul en tête-à tête avec les émissaires de la Cedeao.

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D’après des informations diffusées par RFI, les entretiens se sont tenus dans une ambiance plutôt studieuse. «Ce qui a été décidé par la conférence des chefs d’État de la Cédéao, c’est d’organiser les élections au mois de février. Ça veut dire, pour ce qui nous concerne à la Cédéao, avoir un calendrier avant la fin de l’année. Nous allons revenir à Bamako au mois de janvier pour suivre la discussion et les échanges avec les autorités de la Transition».

À l’issue de la rencontre, un membre de la délégation de la Cédéao a ajouté pour RFI : « Nous avons dit au président Goïta que la Cédéao espère obtenir de lui, avant le 31 décembre 2021, un calendrier détaillé de l’organisation de ces élections. » Mais en retour, notre interlocuteur n’a pas donné la réaction du président de la Transition, et le service de communication de ce dernier interrogé, n’a pas encore répondu.

Ce déplacement est en effet une continuité du  dernier sommet des chefs d’États de l’institution sous-régionale qui s’est tenue à Abuja au Nigeria. La Cedeao a imposé, en novembre dernier à Accra, des sanctions individuelles aux membres de la junte au pouvoir au Mali, en raison du retard dans l’organisation des élections.

«Toutes les autorités de la transition sont concernées par des sanctions qui vont entrer en application immédiatement», a dit à l’Agence France-Presse (AFP) le président de la Commission de la Cedeao, l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, à l’issue d’un sommet extraordinaire sur la situation au Mali et en Guinée, où des militaires ont également pris le pouvoir.

Ces sanctions comprennent l’interdiction de voyager et le gel de leurs avoirs financiers, a-t-il détaillé, précisant qu’elles visaient aussi les membres de leur famille. Selon lui, «le Mali a officiellement écrit» au président en exercice de la Cedeao, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, pour lui notifier qu’il n’était pas possible que les élections se déroulent à la date prévue.

V. A.