L’OIF et les amoureux des Lettres se souviennent des 20 ans de la disparition de L. Senghor

Afriquinfos Editeur
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Calvados (© 2021 Afriquinfos)- Ce 20 décembre 2021 marque le 20ème anniversaire du décès de Léopold Sédar Senghor. Une occasion pour le Prix Goncourt Mohamed Mbougar Sarr de rendre hommage au Premier président du Sénégal, de 1960 à 1980, premier Africain à siéger à l’Académie française, celui qu’on appelait le «poète-président».

La cérémonie d’hommage a été dite à Verson (Calvados), en présence de Mohamed Mbougar Sarr, Prix Goncourt 2021 et près de 200 habitants.

Il y a vingt ans, Léopold Sédar Senghor disparaissait. Agrégé de Grammaire, poète, ministre sous la IVe République en France, premier Président du Sénégal et membre de l’Académie française, il venait en villégiature, depuis 1957 à Verson (Calvados) avec son épouse Colette.

Il y vécut les vingt dernières années de sa vie. «Depuis 1993, date à laquelle le poète pose la première pierre de l’Espace Senghor, la Ville a perpétué un hommage vivant et permanent au plus illustre de ses habitants, via le Fonds imaginaire francophone, spécificité régionale au cœur de la bibliothèque, mais aussi au travers des rencontres d’auteurs, intitulées Soirées Latitudes», rappelle Marie-Hélène Brioul, adjointe au maire en charge du patrimoine Senghor.

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La présence du prix Goncourt à ce programme d’hommages est une évidence pour la commémoration des vingt ans de la disparition du poète. «Sénégalais, écrivain brillant ayant écrit une thèse sur Léopold Sédar Senghor, il est l’événement du programme «Un immortel à Verson».

D’autres manifestations, notamment un concert avec l’Intercontinental orchestra, composé de musiciens issus des cinq continents, l’exposition «Un immortel à Verson» visible dans la galerie de l’Espace Senghor, jusqu’au 29 décembre, ont meublé ce programme d’hommages.

Décédé le 20 décembre 2001 à l’âge 95 ans,  Senghor a été enterré à Dakar, même si c’est à Verson, en Normandie qu’il a rendu son dernier souffle. S’il avait embrassé la région, c’est qu’il avait épousé Colette Hubert, dont la famille descendait de la vieille noblesse normande.

Défenseur de la culture noire

Senghor qui s’était juré de «déchirer les rires Banania de tous les murs de France» avait de la suite dans les idées, et la cohérence de son action exigeait de jumeler lutte pour la souveraineté et bataille pour le respect de l’humanité spécifique et universelle des Noirs. En vérité, Senghor est un «universaliste», et c’est pourquoi sa «négritude» est un humanisme et s’épanouit dans l’enracinement et l’ouverture.

Défendre la culture noire et s’engager dans la célébration du génie humain, sous tous les cieux, constituent une seule et même démarche, cohérente, généreuse et fidèle à l’homme, dont l’unicité et la spécificité, parmi les espèces, sont scientifiquement prouvées, par la génétique certes; mais aussi par la création artistique.

Senghor a été aussi un homme politique hors-pair, et, il faut que les autres parlementaires soient en mesure de s’enorgueillir, avec d’autres élus africains.

Élu du second collège, celui des indigènes, il a soutenu le combat pour l’égalité citoyenne avec son compatriote et aîné Lamine Guèye, et avec les autres élus africains et tous ceux qui avaient choisi de mettre fin à une discrimination qui faisait tâche sur le drapeau français. Et mettait en porte-à-faux les valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité.

V. A.