Affaire Wagner au Sahel: Tentatives d’explications de S. Lavrov, chef de la diplomatie russe

Afriquinfos Editeur
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New York (© 2021 Afriquinfos) On est loin d’en avoir fini avec l’affaire du rapprochement entre Bamako et le groupe de sécurité privée russe Wagner. C’est au tour de Kremlin, par la voix de son Ministre des Affaires étrangères, d’en remettre une couche. Sergueï Lavrov a confirmé que les autorités maliennes ont bien contacté des compagnies armées privées russes. Une affirmation que le Premier Ministre malien Choguel Maïga n’a ni confirmé ni réfuté au micro de nos confrères de RFI.

En marge de la 76ème Assemblée générale des Nations Unies, le Chef de la Diplomatie russe s’est prononcé sur le sujet qui cristallise les attentions depuis quelques semaines. Des supposés contacts entre le Gouvernement de transition au Mali et la société paramilitaire russe Wagner. Sergueï Lavrov n’a pas fait dans la langue de bois.

Le Mali mène des démarches pour solliciter le soutien des compagnies armées privées russes et les raisons sont toutes trouvées : «Elles se sont adressées à des compagnies armées privées parce que la France a décidé de réduire significativement sa présence militaire qui lutte contre les cellules terroristes qui sont dans le nord du pays et contre qui la France n’a finalement pas réussi parce que les terroristes continuent à mener le bal sur place», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères. Ajoutant que «dans ce pays, aujourd’hui, il y a une transition qui se fait, des élections à préparer sous l’égide de l’Union africaine et d’autres organisations internationales», a-t-il rappelé. Soulignant en outre que les «autorités de la transition continuent, d’ailleurs, cette lutte contre le terrorisme et c’est dans cette optique qu’elles se sont adressées à des compagnies armées privées russes».

Moscou reconnaît en outre qu’elle mène aussi des échanges avec Bamako pour un programme de coopération politico-militaire qui n’a rien à voir avec Wagner. «Nous avons un programme de coopération politico-militaire et nous participons au maintien de la paix conformément aux décisions du Conseil de sécurité de l’ONU», a déclaré le chef de la diplomatie russe.

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Interrogé au sujet de Wagner par nos confrères de RFI, le Premier Ministre malien Choguel Maïga, s’est voulu évasif : «Moi, je ne connais pas de groupe Wagner. C’est la presse et vous qui le dites. Je ne connais pas… Je dis que le jour où le Gouvernement malien va signer un accord, certainement ça ne sera pas pour dans longtemps. Mais on rendra public quand on aura signé et à ce moment-là, je serai prêt à répondre à toutes les questions. Pas avant». Mais il n’exclut pas que des démarches sont en cours : «Le gouvernement malien a l’obligation de chercher des solutions pour sécuriser les personnes et les biens au Mali. A partir du moment où nous avons une solution qui ne donne pas totalement satisfaction et qu’en cours de route d’ailleurs, je viens de vous indiquer, on nous abandonne en plein vol, pour le moins si on est un Gouvernement responsable, on doit s’interroger: ne faut-il pas chercher d’autres solutions, d’autres partenaires qui ne sont pas exclusifs? Mais on ne peut pas nous interdire, en tant qu’État souverain de prospecter d’autres formules». Si un accord entre Bamako et Wagner se matérialise, on le saura donc bientôt.

Boniface T.