Arrivée de Wagner au Sahel: Josep Borrell et l’UE consolident les inquiétudes de Paris et Berlin sur le Mali

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Bruxelles (© 2021 Afriquinfos)L’Union Européenne se joint elle aussi à la longue liste des inquiets d’un possible rapprochement entre Bamako et le groupe paramilitaire privé russe Wagner. Alors qu’il prenait part à la 76ème Assemblée générale des Nations Unies, le Chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a fait part de ses craintes et mis en garde les autorités maliennes.

Même si pour l’heure aucun document ne lie le Mali au groupe Wagner, cette éventualité donne des sueurs froides à nombre de partenaires internationaux du pays désormais dirigé par une transition depuis la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta. «Il semble que les autorités de transition discutent de la possibilité d’inviter le groupe Wagner à opérer dans le pays. Nous savons bien comment ce groupe se comporte dans différentes parties du monde, cela affecterait sérieusement la relation entre l’UE et le Mali», a prévenu sans ambages M. Josep Borrell.

Cette menace à peine voilée de se désengager militairement en cas d’accord entre Bamako et le groupe Wagner a déjà été proférée par les autorités allemandes et françaises. Tout comme Paris et Berlin qui ont déployé des milliers de soldats au Mali et dans le Sahel, l’Union Européenne, à travers sa mission, l’EUTM, s’investit dans la formation des forces armées maliennes (Fama) depuis 2013.

Pour l’heure, Bamako indique n’avoir rien signé avec le groupe Wagner, parlant d’«allégations basées uniquement sur des rumeurs et des articles de presse commandités s’inscrivant dans le cadre d’une campagne de dénigrement de notre pays et de diabolisation de ses dirigeants». Les autorités maliennes laissent malgré tout entendre qu’elles se réservent le droit de collaborer avec le partenaire de leur choix dans le «souci de préserver l’intégrité territoriale du Mali et le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats».

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C’est le même message qui a été adressé à Florence Parly, la ministre française des Armées par son homologue malien, le colonel Sadio Camara. Pour ce dernier, c’est l’annonce de la réduction des effectifs français dans le Sahel qui a motivé Bamako à chercher d’autres partenaires pour sécuriser le pays. Si le groupe de sécurité privée russe Wagner suscite autant de réserves, cela est dû aux nombreuses exactions qui lui sont imputées lors de ses interventions en Libye et en Centrafrique notamment. La main basse faite sur certains pans de l’économie, les mines ou encore les Douanes de ces pays, ne ravit pas tout le monde.

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