Afrique de l’ouest: Mariam Dicoh Konan, héroïne et pionnière des sciences figée sur une pièce de monnaie de la BCEAO

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Abidjan (© 2024 Afriquinfos)- Mme Konan née Mariam Dicoh, première femme chimiste de Côte d’Ivoire, est décédée ce mercredi 5 juin 2024 à l’âge de 80 ans. Pour ceux et celles à qui ce nom ne dit absolument rien, il suffira juste de se référer à l’image de la dame gravée sur les pièces de 25 fcfa de la zone BCEAO (Afrique de l’ouest).  

Mariam Dicoh est cette jeune fille manipulant une éprouvette dans un laboratoire gravée sur la pièce de 25 FCfa. Elle est devenue une figure légendaire de l’émancipation des femmes africaines.

«Le premier symbole est l’hommage aux femmes africaines. Soit à celles qui ont contribué à la lutte anticoloniale, comme Marie Koré, soit celles qui se sont investies dans la science comme Mariam Dicoh. Le 2e symbole est d’encourager les femmes à s’intéresser au domaine scientifique et technique. Il faut des modèles inspirants et je pense qu’elle en était un », explique l’historien Jean-Noël Loukou.

Pour son fils Jean-Luc Konan, Mariam était un modèle avant tout. « Pour vous résumer un petit peu la grandeur du personnage, sur l’anecdote de cette pièce de 25 francs CFA, on n’était pas au courant. Certaines personnes, certains avocats sont venus dire « mais dis donc Madame, on ne vous a pas demandé le droit à l’image ? Vous pouvez attaquer aujourd’hui la Banque centrale et demander des dommages et intérêts« . Elle a répondu tout court « c’est un honneur pour moi que de représenter le pays et l’Afrique sur cette pièce, jamais, je ne ferai une chose pareille», témoigne son fils.

Après l’obtention de son Certificat d’études primaires dans les années 1960, Mariam Dicoh a décidé de poursuivre ses études secondaires au lycée technique. Alors que les jeunes filles de son âge optaient pour la formation de sage-femme ou de secrétaire. Heureusement pour elle, le début de ses études secondaires coïncidait avec l’ouverture de la section de chimie du lycée. Elle choisit alors le parcours laboratoire qui a abouti à une spécialisation en analyse.

Dans cette aventure, elle obtient le soutien des parents qui voulaient voir leur enfant réussir à l’école. Ils approuvaient toutes les décisions scolaires de cette dernière pour l’accompagner jusqu’à ce qu’elle sorte première femme chimiste.

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