Une telle loi donnerait un pouvoir inégalé à un organe de l'État pour porter atteinte à la négociation collective et aux droits fondamentaux des travailleurs, a laissé entendre le COSATU dans un communiqué.
Le parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), a déclaré lundi qu'il allait présenter un projet de loi qui tiendrait le syndicat responsable de toute violence pendant les grèves.
Le projet de loi de Membre privé, qui doit être soumis au Parlement bientôt, chercherait à prévenir la violence liée à la grève avant qu'elle ne se produise, a précisé l'Alliance démocratique.
Le projet de loi obligerait les syndicats à prendre des mesures raisonnables pour empêcher tout comportement qui pourrait causer des dommages à la propriété prévisible et entraîner des blessures ou des pertes de vie.
Le COSATU a accusé la DA d'utiliser les incidents de violence pour adopter une loi qui détruit fondamentalement le droit constitutionnel à participer à des grèves et des actions de protestation légitime des travailleurs.
"La menace d'imposer de dommages financiers contre un syndicat dans son ensemble pour des infractions commises par des personnes aurait le potentiel de ruiner les syndicats et les forcer à fermer leurs portes", a déclaré le porte-parole national du COSATU, Patrick Craven.
"Comme on pouvait s'y attendre ainsi, l'Alliance démocratique ignore complètement le fait que les employeurs sont en quelque sorte aussi responsables de grèves. Pourtant, ils ne disent rien concernant le paiement des dommages-intérêts par les employeurs", a déclaré M. Craven.
Selon lui, de tels pouvoirs draconiens sont presque certainement inconstitutionnels et sont contraires aux conventions de l'Organisation internationale du Travail qui garantissent les droits des travailleurs à la grève, dont le gouvernement sud- africain est signataire.
M. Craven a réaffirmé que le COSATU s'est toujours opposé à la violence, l'intimidation et les dommages à la propriété lors de grèves et de manifestations.
Toutes ces infractions sont traitées sous des lois existantes, et donc ne nécessitent pas de nouvelle loi sur leur application, a- t-il souligné.
Le COSATU et ses affiliés ont toujours fait tout leur possible pour s'assurer que leurs activités soient pacifiques, légales et ordonnées, a-t-il réaffirmé.
"Nous avons pris des mesures contre les membres qui sont coupables de ces infractions. Nous fournissons déjà des maréchaux pour aider à contrôler la foule et nous sensibilisons déjà les travailleurs à propos de la loi", a-t-il conclu.