Avec le bois, le cacao, le café, le coton et le caoutchouc, la banane représente l'une des principales sources de devises du trésor public camerounais via les exportations. En moyenne, sa production est estimée à environ 300.000 tonnes l'an, pour un chiffre d'affaires de 170 milliards de francs CFA (environ 340 millions USD). A côté de la Cameroon Development Corporation (CDC, étatique), premier avec 55% de la production nationale, deux autres entreprises agro-industrielles opèrent dans le secteur : le groupe des Plantations de Haut Penja (PHP) et la Société des Plantations de Mbanga (SPM) appartenant à des investisseurs français. Une place infime est occupée par des producteurs indépendants ou petits producteurs. Selon le directeur du Centre africain de recherche sur bananiers et plantains (CARBAF), Daniel Ngou Ngoupayou, "le marché européen est actuellement le principal débouché de la banane camerounaise d'export.
Mais il existe un risque que ce marché devienne moins accessible dans les prochaines années, avec la réduction des protections douanières dont bénéficient les producteurs ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), si la filière camerounaise n'atteint pas le niveau de compétitivité de ses concurrents latino- américains". Un marché régional est aussi offert par des pays voisins tels que le Nigeria, le Gabon et le Tchad.
Avec un pic de 313.700 tonnes d'exportation en 2003, la banane camerounaise a dominé sans interruption entre 2000 et 2005 le classement africain, avant de chuter aujourd'hui au troisième rang, derrière la Côte d'Ivoire et le Ghana. Pour la réalisation de l'objectif gouvernemental de 500.000 tonnes en 2013, la CDC, qui réalise pour l'heure 60 tonnes par hectare, a investi près de 15 milliards de francs CFA (environ 30 millions USD) pour ses nouveaux projets visant à accroître sa production à 1.060 tonnes par hectare à l'horizon 2013-2014, ce qui lui permettra de passer de 170.000 à 320.000 tonnes, à en croire ses responsables.
