"Il est confronté à un double défi", a dit M. Martin. "Tout d' abord, celui de répondre aux besoins les plus immédiats du peuple libyen, alors qu'on attend beaucoup de lui en termes de responsabilité des nouvelles autorités. Et ensuite, celui de réformer et de bâtir des institutions responsables et transparentes répondant aux aspirations de changement et de modernité".
M. Martin a tenu ces propos lors de son point d'information auprès du Conseil de sécurité de l'ONU par vidéoconférence lors d'une réunion du conseil sur la situation actuelle en Libye.
Le représentant spécial a déclaré que même si la situation de sécurité du pays s'est "largement stabilisée", il reste un potentiel d'escalade d'affrontements localisés.
"Cela est du en partie au nombre de formations révolutionnaires, parfois rivales, qui manquent de mécanismes de coordination entre elles, ou avec le gouvernement", a-t-il dit. "Cette situation est encore compliquée par les tensions qui existent en particulier en raison de conflits historiques et locaux entre les communautés, tensions que l'ancien régime a exacerbées et exploitées à son avantage".
La situation de sécurité dans le pays doit être prise en charge de manière rapide et efficace, a-t-il ajouté, de manière à ce que l'autorité du nouveau gouvernement central ne soit pas minée.
Le CNT a été établi pour servir de gouvernement intérimaire en Libye après la chute de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, que les forces rebelles ont chassé du pouvoir et abattu. À l'issue de ce conflit, le Conseil de sécurité a formé la Mission de soutien de l'ONU en Libye (UNSMIL) pour soutenir l'état de droit, la réconciliation nationale et le processus électoral dans ce pays.
M. Martin a déclaré que l'UNSMIL avait travaillé avec les autorités libyennes pour restaurer la capacité des forces de police à assurer l'état de droit dans le pays, et renforcer la capacité de sécurité de l'État.
"Les nouvelles autorités libyennes doivent commencer à travailler sur la constitution d'une nouvelle armée professionnelle dont la doctrine serait basée sur l'allégeance à l'État démocratique moderne, et d'une force de police pleinement dévouée à l'état de droit et au respect des droits de l'Homme", a- t-il dit. "Bâtir ces forces de sécurité sera une tâche longue et difficile".
L'UNSMIL joue un rôle de coordination dans la tentative du gouvernement libyen de maîtriser le problème de la prolifération des armes à la suite du conflit de cette année, a-t-il dit. L' UNSMIL a accepté de travailler avec des partenaires pour faciliter le repérage des armements et des arsenaux dans toute la Libye et coordonner les efforts pour identifier, collecter, et mettre hors- service les armes.
Un autre objectif important de la nouvelle Libye est l' organisation d'élections réussies, a indiqué M. Martin. Le CNT ne dispose plus que d'un mois pour adopter une législation électorale et créer une Commission électorale pour l'organisation d'élections qui doivent avoir lieu en juin 2012.
"L'équipe électorale de l'UNSMIL a travaillé intensivement avec le Comité des élections du CNT", a déclaré M. Martin. "Si le comité n'a pas encore pris de décision finale, des progrès réguliers ont été réalisés pour analyser les options concernant les questions politiques et techniques complexes qui doivent être fixées dans la législation électorale".
L'UNSMIL fournit des services de conseil et d'assistance techniques au comité, a-t-il ajouté.
M. Martin a noté que le rythme des travaux de l'ONU en Libye s'accélérait et devrait gagner encore davantage en vitesse dans l'année qui s'annonce.
"Le rythme s'accélèrera avec l'entrée en 2012, qui sera une nouvelle année essentielle dans l'histoire remarquable de la Libye ", a-t-il dit.