Afrique du Sud: Une publicité sur les cheveux noirs ravive douloureusement le passé de l’apartheid  

Afriquinfos Editeur
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Pretoria (© 2020 Afriquinfos)- Les magasins Clicks, spécialisés dans la vente de produits de beauté et de produits capillaires en Afrique du Sud sont au cœur de la controverse depuis quelques jours après une publicité jugée de mauvais goût par la communauté noire.

Les cheveux noirs y étaient étiquetés «secs» et «abîmés» tandis que les cheveux blonds et raides étaient plutôt vus comme «fins» et «plats». Une comparaison, qui pour les activistes des droits de l’Homme, rappelle la période sombre de l’apartheid qu’a traversée le pays. Les excuses de la chaîne de magasins Clicks n’ont pas pour l’instant fait baisser les tensions.

Il faudra beaucoup plus que des excuses pour que les magasins Cliks remontent dans l’estime de la communauté noire sud-africaine. La publicité très peu avantageuse pour les cheveux noirs relayée vendredi dernier sur son site web a été très peu appréciée et suscite des remous dans le pays. Sur les réseaux sociaux, les messages de mécontentement affluent et dénoncent la discrimination de l’enseigne et ses préjugés contre les cheveux naturels noirs. D’autres criant au racisme appellent au boycott des produits Clicks et exigent davantage d’excuses. La direction du magasin a fait amende honorable mais visiblement n’a pas réussi à calmer les protestataires. L’Economic Freedom Fighters (EFF) de Julius Malema a exhorté tout simplement à la fermeture de toutes les enseignes Clicks. Cette formation politique a notamment appelé ses militants à occuper les magasins Clicks.

Le chef de l’EFF, Julius Malema, a indiqué dans un communiqué qu’il occupera le Mall of the North à Polokwane, Limpopo, le vice-président Floyd Shivambu sera déployé à Sandton City dans le Gauteng et le Secrétaire général Marshall Dlamini occupera le Mall of Africa à Midrand. Il s’agit pour le mouvement de rendre non opérationnel lesdits magasins.

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Face aux menaces de l’EFF, le magasin a pour sa part indiqué qu’elle maintiendrait ses magasins ouverts et qu’elle prendrait des dispositions pour assurer la sécurité de ses clients et son personnel. La guerre des cheveux n’est donc pas prête de finir.

S.B.