Afrique du Sud: Enquête en cours sur l’attribution des marchés publics liés au coronavirus

Afriquinfos Editeur
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Pretoria (@Afriquinfos 2020)- Les autorités sud-africaines, à travers l’Agence locale de lutte contre la corruption, veulent voir clair dans la gestion des fonds alloués à la riposte économique contre la Covid-19. Une enquête a été ouverte et devrait permettre de situer les responsabilités.

C’est la médiatrice de la République et en même temps n°1 de l’Agence sud-africaine de lutte contre la corruption qui a personnellement pris le dossier en main. Busisiwe Mkhwebane a annoncé ce 03 août l’ouverture d’une enquête sur les malversations et délits d’initiés qui ont entaché l’attribution des marchés dans le cadre de la riposte contre les conséquences négatives de la pandémie sur l’économie de la Nation arc-en-ciel.

L’Afrique du Sud est le pays le plus touché sur le continent africain et également l’un de ceux dont l’économie est la plus affectée. A situation exceptionnelle, réaction exceptionnelle. Pour atténuer l’impact de la pandémie, un plan d’aide économique et sociale inédit de 500 milliards de rands a été débloqué par le gouvernement. Sauf qu’une partie de ces fonds n’a pas été utilisée à bon escient et que les bénéficiaires des programmes sociaux n’en ont pas vu la couleur. Au grand dam de Mme Mkhwebane : «Nous n’avons jamais cessé d’appeler la bureaucratie à faire preuve de prudence dans la dépense des fonds publics en matière de biens et services liés à la Covid-19», a-t-elle déploré.

Tout semble indiquer que l’Agence anti-corruption est déjà bien avancée dans ses investigations et a déjà épinglé quelques dossiers épineux. Il s’agit notamment d’appel d’offres concernant un camp de quarantaine dans la province de Mpumalanga. Au KwaZulu-Natal, une enquête se focalise sur des allégations de surfacturation, tandis qu’au Cap-Oriental, un haut fonctionnaire aurait fait louer à prix fort un de ses biens immobiliers transformé en site de quarantaine.

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L’entourage du Président Ramaphosa n’est pas épargné. Un de ses collaboratrices les plus proches, sa porte-parole Khusela Diko, a dû renoncer temporairement à ses fonctions. La cause: un contrat public de 7 millions de dollars passé entre la province du Gauteng (la plus riche du pays) et l’entreprise de son mari pour fournir des masques chirurgicaux, avec un devis cinq fois supérieur au prix initial!!Les masques étaient vendus 3,40 dollars l’unité, contre normalement 70 centimes. Des scandales dont les tenants et les aboutissants seront identifiés à l’issue de l’enquête ouverte ce lundi et qui certainement conduira à des poursuites judiciaires.

Boniface T.