Gaborone (© 2020 Afriquinfos)- Réunis ce lundi par visio-conférence, les chefs d’Etat des pays de la SADC (Communauté de développement des pays d’Afrique australe) ont juste « salué le Mozambique pour les efforts continus qu’il déploie pour lutter contre le terrorisme et les attentats violents, quelques jours après la prise d’un port important du nord du pays par la guérilla jihadiste ». Une position qui n’augure pas une intervention régionale musclée contre la niche du djihadisme en Afrique australe.
Pour la troisième fois cette année, des islamistes radicaux affiliés au groupe Etat islamique (EI) ont attaqué la semaine dernière la petite ville de Mocimboa da Praia, dans la province du Cabo Delgado, et se sont emparés de son port, indispensable à l’immense projet d’exploitation gazière de la région.
Depuis près de trois ans, les attaques menées par ce même groupe sont récurrentes dans cette province très pauvre et à majorité musulmane. Ces attaques meurtrières ont fait plus de 1.500 morts et de 250.000 déplacés. Malgré des renforts militaires et, plus récemment, le recours à des mercenaires étrangers (russes notamment), le gouvernement du président Filipe Nyusi n’est pas parvenu à ramener l’ordre dans cette partie meurtrie de son pays.
Ce lundi, les voisins du Mozambique ont ainsi exprimé leur «l’engagement de la SADC à soutenir le Mozambique dans son combat contre le terrorisme et les attentats violents».Malgré les risques d’extension du conflit à d’autres pays de la région, ces Etats se sont tout de même opposés pour l’heure à y intervenir militairement, comme ils l’ont fait en 2017 au royaume du Lesotho.
L’insurrection jihadiste en cours au Mozambique menace de retarder le coup d’envoi de l’exploitation des gigantesques réserves sous-marines de gaz situées au large du Cabo Delgado. Cette exploitation représente un des plus gros investissements en Afrique auquel participent les groupes français Total et américain Exxon Mobil.La présidence tournante de la SADC est assurée depuis ce lundi par M. Nyusi.
V. A.
