Le nombre de demandes d'asile en Europe avait approché la semaine dernière son record historique, estime l’agence des migrations. «Toute l'Europe se trouve désemparée », a commenté une analyste de cette administration.
Sur ce total, près de 220.000 migrants sont arrivés en Grèce, et près de 115.000 en Italie, détaille l’organisation. Plus de 2.000 sont également arrivés en Espagne, et une centaine à Malte, pour la plupart en provenance de Libye.
Un chiffre qui représente une forte hausse par rapport aux 219.000 migrants qui avaient traversé la Méditerranée en 2014.
Selon l’OIM, 2.643 migrants ont péri lors de leur périple en 2015, alors que l’année dernière, ce chiffre s’élevait à environ 3.500, selon les données du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
Réaction des Etats
La question divise aujourd’hui les 28 pays membres de l'Union européenne. Plusieurs responsables occidentaux ont récemment fustigé les institutions européennes pour leur manque d'empressement à accueillir des migrants.
La Hongrie, critiquée par la France pour la clôture érigée à sa frontière et par l'Autriche pour sa négligence dans la mise en œuvre des règles européennes sur l'asile, a convoqué les ambassadeurs des deux pays pour obtenir des explications.
Pour le président du Conseil européen Donald Tusk, «la priorité de l'Europe reste d'empêcher les migrants de perdre la vie en tentant de rejoindre l'Europe».
De son côté, l'ex-président tchèque Vaclav Klaus estime que l'Europe commettait un «suicide» en accueillant les migrants. La chancelière Angela Merkel, elle, fait une proposition concrète. «Nous devons maintenant travailler à réussir la mise en place d'une politique d'asile commune et non pas nous accuser les uns les autres, nous devons changer les choses », a-t-elle affirmé.Une proposition presque soutenue par le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy. Selon lui, la question de l’immigration constitue «le plus grand défi pour l’Europe pour les années à venir».
Les deux dirigeants ont également insisté sur la nécessité d’une politique migratoire et d’asile commune aux pays de l’UE avec la mise en place d’une répartition équitable des candidats à l’asile et l’ouverture de centres devant faire le tri aux frontières européennes entre migrants économiques et réfugiés, notamment en Italie et en Grèce, une idée rejetée par de nombreux Etats.
L'Allemagne, s'attend à devoir enregistrer 800.000 demandes d'asile en 2015, un record européen. Le pays a mis en place des mesures pour limiter l’arrivée d’une nouvelle vague de migrants après la découverte d'un camion abandonné près de la frontière avec la Hongrie, avec 71 cadavres de migrants en décomposition.
Pour sa part, l'Italie a annoncé avoir secouru 221 migrants massés dans deux bateaux gonflables au large des côtes libyennes. Une nouvelle réunion d'urgence entre les Etats est prévue pour le 14 septembre prochain.
Larissa AGBENOU