Affaire Sankara/Désormais baromètre des relations entre Abidjan et Ouaga

Afriquinfos Editeur
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Loin des politiques des différents pays, les avancées dans le dossier Sankara contentent surtout une bonne partie du peuple burkinabé et les proches du célèbre défunt Président. «Pour moi, c’est une avancée dans le dossier, un pas vers la vérité», se réjouit ainsi Moussbila Sankara, l'oncle de Thomas Sankara, qui était au moment des faits, ambassadeur en Lybie. Ce proche de l'ancien président estime que le mandat d'arrêt lancé contre l’enfant terrible de Ziniaré (B. Compaoré) va permettre d'élucider le rôle de Blaise Compaoré dans l'assassinat de Sankara. «Une avancée logique», soutient-il, «parce que Blaise Compaoré était le premier responsable de l’armée au moment où ça s’est passé. Pour moi, il a d’abord été le commanditaire puisqu’il n’a pas désavoué l’acte; il peut bien être le donneur d’ordre, parce que c’était un camp militaire. Ce n’est donc pas une caserne de bandits où quelqu’un peut se lever et puis aller abattre quelqu’un qui a rang de chef d’Etat et que par la suite rien ne se passe. Donc pour moi, c’est lui le responsable», a-t-il soutenu.

L’annonce du mandat d’arrêt international contre l’ex dirigeant intervient le jour où les résultats des tests ADN censés confirmer la dépouille présumée du capitaine Sankara étaient attendus. La justice militaire a finalement préféré attendre pour en donner les résultats. Mais Bénéwendé Sankara, avocat de la famille de Thomas Sankara, a d’ores et déjà annoncé lundi qu’aucune trace d’ADN n’avait pu être détectée compte tenu de l’état des restes du cadavre.

Une situation nuisant les relations entre la Côte d’Ivoire  et le Burkina Faso?

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Si Alassane Ouattara, est connu pour être un proche de Blaise Compaoré, on se demande dans quelle mesure l’Etat ivoirien, va collaborer avec la justice burkinabé. Il faut en outre se poser la question sur la position de Roch Marc Christian Kaboré, le nouveau président Du Burkina dont l’investiture est prévue au 29 décembre 2015.

Toutefois, les deux Etats concernés (le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire) n’ont pas encore réagi. La justice militaire devrait quant à elle donner davantage de précisions sur l’affaire ce mercredi. Ce lundi 21 décembre, la justice militaire du Burkina Faso avait annoncé avoir lancé un mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré. L’ancien président a passé 27 ans à la tête de l’Etat. Exilé en Côte d’Ivoire depuis son départ du pouvoir, il est officiellement recherché pour son implication présumée dans la mort de l’ancien chef d’Etat Thomas Sankara, tué avec douze de ses  compagnons, le 15 octobre 1987 lors du coup d’Etat qui le porta à la tête du pays. Blaise Compaoré est désormais officiellement visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice de son pays. Il est inculpé «d’assassinat, d’attentat et de recel de cadavre». D’après une source  judiciaire, le mandat d’arrêt a été émis il y a une dizaine de jours (après l’inculpation du général Gilbert Diendéré), l’ancien chef d’état-major particulier de Compaoré.

Akpéné V.