Abidjan (© 2024 Afriquinfos)- La Côte et le Bénin ont individuellement réagi aux derniers propos du Chef de l’Etat du Burkina Faso accusant Abidjan et Cotonou de vouloir déstabiliser son pays.
La Côte d’ivoire n’a « aucun problème avec ses pays voisins« , a déclaré mercredi 17 juillet le porte-parole du parti au pouvoir (RHDP).
« La Côte d’Ivoire n’a aucun problème avec les pays qui nous environnent, au contraire ce sont nos frères et sœurs« , a défendu le porte-parole Kobenan Kouassi Adjoumani lors d’un point de presse du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). « Vous avez vu le dispositif mis en place par le Gouvernement ivoirien pour accueillir tous ces frères et sœurs qui ont des difficultés réelles à vivre dans leur pays et qui trouvent comme refuge la Côte d’Ivoire« , a-t-il ajouté.
« Il nous accuse, il dit qu’il a des preuves, mais nous attendons. Nous sommes un pays de paix, un pays d’hospitalité, la terre promise où tous ceux qui se sentent persécutés dans leur pays peuvent venir se reposer« , a encore répondu M. Adjoumani. Il a également dit « prier pour ce pays (le Burkina) afin que la paix y revienne, qu’il y ait des élections (…) et qu’on en finisse avec les coups d’État« .
Depuis plusieurs mois, les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina sont émaillées d’incidents. Fin mars 2024, un soldat burkinabè et un supplétif civil de l’Armée ont été arrêtés dans le nord de la Côte d’Ivoire. En septembre 2023, ce sont deux gendarmes ivoiriens qui avaient été interpellés en territoire burkinabè, alors qu’ils se trouvaient sur un site d’orpaillage clandestin…
Le Benin a pour sa part réagi aux mêmes accusations, en convoquant l’ambassadeur en poste à Accra.
Le gouvernement béninois a convoqué l’ambassadeur du Burkina Faso, David Kabré pour exprimer son indignation face à ces « accusations sans fondement ».
Le diplomate en poste à Accra a répondu à la convocation du ministre béninois des Affaires étrangères, Olushegun Adjadi Bakari le mardi 16 juillet 2024.
Le ministre Bakari lui a fait part du mécontentement des autorités béninoises et de leur indignation face aux propos du président Traoré, qu’il juge « infondés et diffamatoires ».
Au cours d’une rencontre avec les forces vives du Burkina, jeudi 11 juillet 2024, le Capitaine Ibrahim Traoré a accusé, son voisin ivoirien d’héberger à Abidjan un « Centre d’opérations pour déstabiliser » son pays, promettant de montrer prochainement des « preuves physiques« . Il a aussi accusé le Bénin d’abriter des bases françaises où sont « formés et équipés » des membres de groupes armés terroristes contre le Burkina.
« Personne ne viendra nous dire qu’au Bénin il n’y a pas de bases françaises dirigées contre nous. Nous avons les preuves sous la main. Deux bases importantes », avait avancé le capitaine. Ibrahim Traoré. « Nul ne peut le contester. Et je les mets au défi… Il y a bel et bien deux bases françaises au Bénin, une à Kandi et l’autre en allant vers Porga ou je ne sais pas quelle localité », a-t-il insisté.
Il a même affirmé que « des pistes ont été réaménagées à plus de 3 000 mètres de long » et que « des avions atterrissent, des gens équipent et forment des terroristes là-bas ». Le capitaine Ibrahim Traoré a soutenu qu’il aurait « des enregistrements audio, d’agents français au Bénin » qui sont dans « des centres des opérations des terroristes ».
Ces graves accusations avaient fait réagir sur le vif le porte-parole du gouvernement béninois. « C’est l’hôpital qui se moque de la charité« , avait écrit Wilfried Léandre Houngbedji, dans un post Facebook, avant rappeler que c’est plutôt du Burkina et du Niger que proviennent les auteurs des attaques terroristes enregistrées au Bénin.
Le Niger avait porté les mêmes accusations contre le Bénin.
Vignikpo Akpéné