Soudan: Le CS onusien presse la Transition d’accélérer la dévolution du pouvoir à des civils en renouvelant des sanctions fermes

Afriquinfos Editeur
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Des ministres du gouvernement soudanais prêtent serment en présence du Premier ministre Abdallah Hamdok et du général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil souverain, dans le palais présidentiel, à Khartoum, le 8 septembre 2019.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté mercredi le renouvellement pour un an du régime de sanctions qui frappe le Soudan depuis 2005 et le conflit du Darfour, mais la Russie et la Chine se sont abstenues.

Le Conseil de sécurité de l’ONU à New York, le 7 mars 2023.

Par 13 voix pour et deux abstentions, le Conseil « a décidé de prolonger jusqu’au 12 mars 2024 le mandat du panel d’experts nommé à l’origine, conformément à la résolution 1591 de 2005 et précédemment prolongé » par nombre de textes successifs votés contre le Soudan depuis 18 ans, selon la nouvelle résolution 2676.

Ces panels d’experts sont chargés par le Conseil de sécurité de l’ONU de contrôler l’application des embargos sur les armes et des sanctions économiques imposés dans nombre de pays en situation de crise ou de conflit. La Russie s’est abstenue lors du vote mercredi et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui était à Khartoum début février, avait affirmé soutenir l’appel du Soudan à lever ces sanctions onusiennes. Il y avait aussi défendu les opérations du groupe paramilitaire Wagner en Afrique face à la menace « terroriste ».

Son ambassadeur adjoint aux Nations Unies, Dmitri Polianski, a accusé « les Etats-Unis d’avoir décidé de forcer le vote sur le texte » et a jugé « inacceptable que les sanctions du Conseil de sécurité soient utilisées comme des mesures punitives« . De même, le représentant de la Chine, Geng Shuang, s’est abstenu car ces « sanctions sont dépassées et devraient être levées à la lumière de l’amélioration des conditions sur le terrain« , au Darfour.

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Le Soudan est sous le coup d’une série de sanctions et d’un embargo sur les armes, imposés en 2005 par l’ONU pendant le conflit meurtrier du Darfour, dans l’ouest. L’économie de ce grand pays d’Afrique de l’Est, l’un des plus pauvres du monde, a été rendue exsangue par des années de sanctions économiques américaines sous Omar el-Béchir.

La transition démocratique post-Béchir a offert un espoir: en 2020, Washington a retiré le Soudan de sa liste des pays soutenant le terrorisme et l’aide internationale est revenue –deux milliards de dollars annuels.

Mais le coup d’Etat mené le 25 octobre 2021 par le chef de l’armée, le général Abdel Fattah el-Burhane, a interrompu cette transition et l’octroi de cette aide, qui ne reprendra que si les civils retrouvent le pouvoir, préviennent les bailleurs.