Pretoria (© 2021 Afriquinfos)- La découverte d’un nouveau variant de la Covid-19, l’Omicron, en Afrique du Sud, mais également en petit nombre dans d’autres pays, met à nouveau en émoi les milieux sanitaires mondiaux. Face à la panique que cela suscite dans certains pays et les velléités d’isolement de l’Afrique du Sud, l’OMS a appelé les pays à privilégier une approche scientifique dans la mise en œuvre des mesures de restrictions de voyage.
Dès l’annonce de la découverte d’une centaine de cas d’un nouveau variant du coronavirus en Afrique du Sud, nombreux sont les pays qui n’ont attendu aucune recommandation de l’OMS avant de prendre des mesures de restriction de voyages. Ils ont notamment fermé leurs frontières avec la Nation Arc-en-ciel mais aussi avec d’autres pays d’Afrique australe. Les voyageurs étrangers en provenance d’Afrique du Sud sont désormais persona non grata dans des pays européens et asiatiques.
Des pays ont même annoncé une mesure similaire visant la venue de voyageurs des pays voisins, notamment la Namibie, le Lesotho, le Zimbabwe et le Botswana. Cette inquiétude est justifiée parce que l’Omicron présente un grand nombre de mutations, dont certaines sont préoccupantes et que les circonstances dans lesquelles il est apparu demeure pour l’heure inconnues.
Une situation contre laquelle, les autorités sud-africaines se sont insurgées. Le ministre de la Santé Joe Phaahla estime que la réaction des pays européens et asiatiques est injustifiée et déplore que son pays soit considérée comme un bouc-émissaire «nous devons travailler ensemble que de nous punir les uns les autres», a-t-il déclaré.
Même son de cloche chez l’OMS dont un groupe d’experts s’est réuni en urgence vendredi dernier pour évaluer le nouveau variant. «À ce stade, la mise en œuvre de mesures relatives aux voyages est déconseillée», a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Christian Lindmeier porte-parole, avant la réunion du groupe d’experts. «L’OMS recommande aux pays de continuer à appliquer une approche scientifique et fondée sur les risques lors de la mise en œuvre des mesures relatives aux voyages, conformément aux recommandations temporaires du Comité d’urgence», a-t-il ajouté.
L’une des autres conclusions de la réunion d’experts de l’OMS, est qu’il faudra quelque temps pour cerner le nouveau variant. «Il nous faudra quelques semaines pour comprendre l’impact de ce variant. Les chercheurs travaillent pour mieux comprendre les mutations et ce qu’elles pourraient signifier en termes de transmissibilité ou de virulence du variant, et quelles pourraient être les effets sur les outils de diagnostics, les traitements et les vaccins», a indiqué Christian Lindmeier.
Boniface T.
