Maputo (© 2019 Afriquinfos)- Après une violente campagne électorale, suivi par le cyclone Idai en mars 2019, le Mozambique c pays lusophone d’Afrique australe, est parti élire ce mardi 15 octobre son président, ses députés et ses gouverneurs.
Le Mozambique votait mardi pour des élections générales sous haute tension qui pourraient contraindre le parti aux commandes depuis 1975 à céder, pour la première fois, une partie de son pouvoir dans un pays affaibli par une crise économique et les conflits armés.
L’année dernière, lors d’élections locales, avec « seulement » 51,8 % des suffrages au niveau national, le chef de l’État sortant Filipe Nyusi et son parti du Front de libération du Mozambique (Frelimo), au pouvoir depuis plus de 40 ans, partent largement favoris des élections au Mozambique, ce mardi 15 octobre. Que ce soit pour la présidentielle ou pour les législatives.
Ils sont donnés vainqueurs du scrutin, devant leur éternelle rivale, la Résistance nationale du Mozambique (Renamo) et son candidat, Ossufo Momade, 58 ans.
Le gouvernement et l’ancienne rébellion de la guerre civile, entre 1975 (année de l’indépendance) et 1992, devenue opposition, ont signé en août dernier un accord de paix et de désarmement. Cet accord historique est censé mettre un terme définitif aux affrontements entre les deux camps qui avaient repris en 2014. Mais, dans le contexte de campagne électorale, les tensions entre les deux camps sont restées vives dans l’ancienne colonie portugaise, à l’approche des élections du 15 octobre.
Fait notable dans ce pays qui demeure l’un des plus pauvres du monde, aux prises depuis 2016 avec une crise financière directement liée à une opération de corruption au sommet de l’État, les 13 millions d’électeurs sont aussi appelés pour la première fois à élire leurs gouverneurs provinciaux, jusque-là nommés par le gouvernement. Ce n’est pas un vote anecdotique, car les gouverneurs sont dotés de pouvoirs considérables.
« Pour la première fois, le parti au pouvoir risque de perdre quelque chose (…) et il ne va pas se laisser faire », redoute Zenaida Machado, de l’ONG Human Rights Watch (HRW).
Le chef d’une mission d’observation tué
Alors que la société civile dénonçait de nombreuses irrégularités, notamment la présence d’électeurs « fantômes » sur les listes électorales, elle a également annoncé qu’elle allait déployer des milliers d’observateurs pendant la journée de vote.
Mais l’un des chefs d’une mission d’observation des élections générales prévues le 15 octobre au Mozambique a été tué, lundi 7 octobre, par des inconnus, dernière en date d’une longue série de violences qui ont affecté la campagne électorale depuis un mois.
Directeur d’une ONG, Anastacio Matavele a essuyé plusieurs coups de feu alors qu’il quittait, à bord de son véhicule, un atelier de formation à Xai-Xai, la capitale de la province de Gaza (sud), a rapporté Sala da Paz, un forum de la société civile chargé de l’observation des élections.
V.A.