(© 2019 Afriquinfos)- Les changements climatiques ont un impact sur les terres et vice versa, c’est ce que révèle un rapport du GIEC, de même poursuit le même document, nos moyens de subsistance risquent de disparaître, sans un changement radical du système alimentaire mondial.
La consommation alimentaire augmente avec la population mondiale qui augmente. Une tendance qui va s’intensifier paradoxalement aux ressources de la planète qui sont limitées et les terres agricoles ne font pas exception.
Selon les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat, le GIEC, 70% des terres émergées et non recouvertes par les glaces sont directement exploitées par l’homme. Environ un quart de cette surface est dégradée par leurs activités, indique ce rapport.
Dans leurs études, les auteurs se sont concentrés sur le problème de l’épuisement des terres et l’état fragile des forêts. Ce qui exacerbe le changement climatique, celui-ci ayant à son tour une incidence négative sur les forêts et les terres – un cercle vicieux.
Dans certains pays en effet, la dégradation des forêts engendre la dégradation des terres et exacerbe les changements climatiques, dans d’autres, comme le Niger, c’est le réchauffement climatique qui explique la disparition des terres agricoles.
Au Niger, le phénomène est réel
Par exemple, dans la localité de Sargadji, dans la région de Dosso, dans l’est du Niger, l’aridité du sol est un handicap majeur pour l’agriculture. Dans cette région, le sol est totalement asséché sous l’effet de la chaleur.
En plus d’un impact sur la biodiversité, la dégradation des sols signifie pour les paysans la disparition du support pour la production alimentaire.
Certains n’ont d’autres choix que de quitter leurs fermes et villages pour les villes voisines ou d’autres localités, créant parfois des conflits à cause des ressources. Sargadji a ainsi déjà perdu près de la moitié de ses habitants.
Suite à la publication du document, Ibrahim Thiaw, vice-Secrétaire général des Nations unies et également Secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), a indiqué « nous ne pouvons éviter les pires ravages du changement climatique sans agir pour lutter contre la dégradation des sols ».
L’humanité sait depuis plus de 25 ans que la mauvaise utilisation et la mauvaise gestion des terres sont les principaux moteurs du changement climatique. Mais il déplore le manque de volonté politique d’agir.
« Avec la publication du rapport spécial du GIEC sur le changement climatique et les terres, qui clarifie les conséquences de l’inaction, nous n’avons plus aucune excuse pour attendre plus longtemps avant d’agir », a ajouté Ibrahim Thiaw.
Le triste constat est que les actions tardent à se concrétiser notamment pour venir en aide aux plus vulnérables face aux changements climatiques. Face à l’érosion et la désertification, de plus en plus d’agriculteurs ne peuvent plus utiliser leurs champs.
Vignikpo Akpéné