Bamako 2019 Afriquinfos)- Le président malien Keïta a annoncé samedi le lancement officiel du dialogue pour le 14 décembre. Il a appelé « toutes les forces vives de la Nation » à prendre part à ce dialogue, « entré dans la dernière ligne droite », y compris la CMA et la Plateforme.
Ce mercredi, deux organisations armées maliennes ont posé leurs conditions pour reprendre part à l’initiative du président Ibrahim Boubacar Keïta ayant pour objectif de dégager des réponses politiques, et non pas seulement militaires, à la grave crise que traverse le pays en guerre.
La principale formation d’opposition refuse d’y participer et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) et la Plateforme (composée de groupes armés progouvernementaux) s’en sont elles aussi dissociées à la suite de propos du président ouvrant la porte selon elles à une remise en cause de l’accord de paix d’Alger de 2015, dont elles sont signataires.
Dans un communiqué conjoint publié mercredi, ces dernières disent qu’elles « n’émettent pas d’objection à un éventuel retour » au dialogue. Mais elles ajoutent que l’accord d’Alger ne peut être modifié « qu’avec le consentement express » de tous les signataires. Et elles réclament la création « dans les meilleurs délais d’un cadre approprié » pour discuter des modalités de leur participation.
En même temps que le discours présidentiel de samedi avait été diffusé un autre signal d’une volonté apparente de stimuler la démarche politique. Les invitations avaient été émises pour réunir le 11 décembre le Comité de suivi de l’accord d’Alger. La suspension des réunions de ce comité depuis des mois est considérée comme un autre motif de pessimisme politique.
Depuis le week-end, la réunion prévue le 11 décembre a de nouveau été reportée sine die, selon un communiqué officiel consulté par l’AFP. Il invoque des « contraintes majeures de calendrier pour certains membres ».
En mai dernier, le président Keïta a mis sur les rails un dialogue national dit inclusif, qui ambitionnait réunir les Maliens autour de la table et établir une feuille de route. Mais après des mois de consultations, cette initiative piétine.
Apporter d’autres réponses que seulement celles des armes s’impose comme une nécessité aux yeux du gouvernement malien, de ses soutiens et de maints experts alors que le Mali en guerre depuis 2012, et plus largement le Sahel, font face à une dégradation sécuritaire et à une propagation jihadiste.
AFP