Togo/AMU et état comateux du système de santé publique: Les thérapies de choc proposées par le SYNPHOT pour sauver des vies

Afriquinfos Editeur
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Lomé (© 2024 Afriquinfos)- Au Togo, ‘’Si on n’arrive pas à réanimer notre système de santé comateux, on ne peut pas assumer l’Assurance Maladie Universelle’’…. C’est l’interpellation faite ce 21 mai 2024 par le Docteur Gilbert Tsolenyanu, secrétaire général du SYNPHOT (Syndicat des praticiens hospitaliers du Togo), et également président du collectif des syndicats de la santé.

Alors que plusieurs services sont en état défectueux et délabrés dans les deux grands centres hospitaliers du Togo (le CHU Sylvanus Olympio et le CHU Kara), le gouvernement togolais s’est récemment inscrit dans le schéma de l’assurance maladie Universelle (AMU). Et d’après le Dr Gilbert Tsoleyanu, le pays ne peut pas garantir l’AMU dans de pareilles conditions. Il propose cependant aux décideurs, des pistes de solutions, pour avoir des structures sanitaires bon pied bon œil.

Avec ‘’un service de Pédiatrie où les enfants sont posés à même le sol, les services de gynécologie en  sous-effectif de personnels soignant dans, les urgences chirurgicales saturées, le personnel hospitalier en sous-effectif, toute la population togolaise peut-elle être prise en charge dans de pareilles conditions’’ ? S’interroge le secrétaire du SYNPHOT, tout en dénonçant le ratio ‘’d’une cinquantaine de patients prises en charges par  un infirmier ou un médecin.’’

Pour pallier ces insuffisances, Gilbert Tsoleyanu suggère déjà de revoir à la hausse les rémunérations  du personnel hospitalier, la mise à disposition de moyens et de formations adéquates pour les étudiants en médecine ainsi que la proclamation  imminente des résultats du concours de juin 2023 afin de pouvoir avoir de nouveaux médecins fonctionnaires et combler le manque de personnel soignant.

Il entend également saisir les plus hautes autorités, notamment la primature ainsi que les élus locaux afin que les maux dont souffrent le secteur de la santé du Togo soit pris en charge, et ce dans le but de servir des soins de qualités aux patients. Par ailleurs, les propos tenus par le Dr Tsolenyanu interviennent au moment où le Togo fait face à une rude crise énergétique qui entraine des délestages depuis janvier 2024. Et  le secteur de la santé est l’un des plus touchés par ses séries de coupures intempestives.  

Selon le secrétaire du SYNPHOT, ‘’les dégâts engendrés par les coupures d’électricités sont énormes. Dans les centres hospitaliers dotés de service réanimation. Les patients meurent parce que n’ayant pas accès à la respiration, il y a encore des centres hospitaliers avec des groupes électrogènes mais qui ne fonctionnent  pas faute de n’avoir pas été entretenus sur une longue période, il y’a cependant des centres de santé où il n’y a même pas de groupes électrogènes’’, déplore-t-il.

Comme remède, ce spécialiste de la santé invite les élus locaux et le ministère de la santé à engager des réflexions pouvant conduire à doter les centres hospitaliers de groupes électrogènes.  Et de poursuivre ‘’Aujourd’hui on ne peut rien faire sans électricité. Il est important de pouvoir connaître La production en électricité au niveau de nos différentes centrales,  Pour pouvoir faire face aux pénuries de gaz au sein de nos centrales nationales. Pour remédier à ce manque de gaz,  il faut se référer aux sociétés présentes sur le territoire togolais qui commercialise du gaz, et voir comment les mettre à contribution afin de pouvoir combler ce manque’’, suggère entre-autre le docteur Tsolenyanu. Et de conclure: ‘’ Aucune économie ne peut décoller sans énergie’’.

Vignikpo Akpéné

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