Des Tchadiens très remontés sur les RS contre l’implantation de munitions lourdes en pleine capitale 

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N’Djamena (© 2024 Afriquinfos)- Les Tchadiens sont encore sous le choc après l’explosion d’un dépôt de munitions dans la nuit du 18 au 19 juin. On dénombre 9 morts et 46 blessés. Ce grave incident relance le débat sur la localisation des dépôts d’armes dans le pays, notamment dans la capitale N’Djamena. Sur les réseaux sociaux, des Tchadiens appellent à leur fermeture.

C’est le Président Mahamat Idriss Déby Itno qui a lui-même lancé la première salve alors qu’il s’est rendu sur les lieux de l’explosion, pour apporter son soutien aux victimes et constater les dégâts: «Ce qui s’est passé hier doit nous donner des leçons en ce qui concerne la construction de magasins de munitions en pleine ville, car ce n’est pas la première fois» qu’il y a de tels incidents.

Ce nouvel incident s’est produit dans un dépôt de munitions situé à proximité de la capitale N’Djamena. La zone est essentiellement occupée par des installations militaires. On y trouve également l’état-major des Armées, ainsi que la base aérienne Adji Kosseï à l’est où sont encore stationnés un millier de soldats français.

En 2017, un incendie s’était déjà déclaré dans ce même dépôt de munitions dont il ne reste aujourd’hui que des ruines avec, en son centre, deux impressionnants cratères noircis, profonds d’une dizaine de mètres. Face à cette donne, c’est le ras-le-bol chez les populations qui expriment leur colère vis-à-vis de ce qu’elles considèrent comme de la négligence. «Tout s’est effondré autour de moi, je m’en suis sorti par miracle. Qui va reconstruire ma maison? Sûrement pas l’Etat, alors qu’il est le premier responsable !», a pesté un Tchadien.

«Cela fait des années que nous demandons de faire déplacer ce camp militaire. Ils n’ont jamais répondu et voilà ce qui est arrivé», déplore un autre, en désignant une roquette non explosée fichée dans son mur de brique. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix ont également réagi à ce drame et s’élèvent pour appeler à la délocalisation des dépôts d’armement dans les zones urbaines. Lors d’une conférence de presse tenue mercredi 19 juin 2024 en début d’après-midi, le ministre des Armées, le général Issakha Malloua Djamous, a promis de construire à l’avenir des entrepôts «plus sécurisés», et a affirmé que le déplacement des dépôts de munitions hors du centre-ville «est à l’étude».

Rien ne dit donc que ces dépôts seront déplacés de si tôt, dans un contexte sécuritaire complexe. Entre les groupes rebelles et mouvements terroristes qui menacent les pays, avec l’implantation de ces camps militaires et dépôt d’armes, les autorités priorisent la sécurisation des sites stratégiques situés dans la capitale tchadienne.

S. B.

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