Tchad/Présidentielle du 06 mai: Succès Masra croit en sa victoire dès le 1er tour avec un projet de société innovant

Afriquinfos Editeur
6 Min de Lecture

N’Djaména (© 2024 Afriquinfos)- L’actuel premier ministre de transition du Tchad, et ex-opposant Succès Masra croit en une victoire imminente dès le premier tour du scrutin présidentiel du 6 mai prochain. ‘’Aujourd’hui je suis en meilleures conditions de l’emporter sans doute dès le premier tour’’, rassure-t-il.

 Le président du parti les ‘’Transformateurs’’ est optimiste sur sa victoire grâce à son projet de société qu’il exécute déjà même en tant que chef de gouvernement de transition. ‘’A mon  arrivée à la tête du gouvernement les enfants étaient en grève, depuis trois mois. La première chose que nous avons faite, c’est de remettre les enfants à l’école c’était le premier acte. Ensuite, nous arrivons à la tête du gouvernement dans un pays qui est un pays pratiquement en banqueroute, qui est dernier de l’indice du développement humain, un pays qui a des défis de développement humain cumulé depuis les décennies’’, soutient-il.

Le farouche ex- opposant à l’ex-président tchadien Idriss Deby a également fait remarqué  qu’à son arrivé au gouvernement, il a réalisé que 90 % des tchadiens n’avaient jamais vu l’électricité depuis les indépendances. ‘’Ce sont donc des citoyens matures et lucides qui savent que je viens avec un projet de gouvernement que tout le monde a d’ailleurs approuvé. Leur seule inquiétude c’était de savoir si j’aurai suffisamment le temps pour le mettre en œuvre’’. Toutefois l’homme politique admet avoir besoin de temps pour réaliser son projet.

‘’C’est l’occasion de demander le temps (5 ans), aux Tchadiens de mettre fin à  60 ans d’obscurité et ce n’est pas en  60 jours  et ça aussi ils le savent, pour ça, nous avons un peu de temps et ils en sont conscients’’, a déclaré l’actuel premier ministre, justifiant ainsi les grands défis auxquels fait face le Tchad depuis quelques semaines, notamment la hausse du carburant, les délestages, des grèves.

Par ailleurs Monsieur Masra promet de faire partie de ceux qui  vont organiser les élections afin qu’elles soient transparentes pour tout le monde’’, alors que l’opposition affirme que les organes qui vont arbitrer ce scrutin à commencer par la commission électorale et le conseil constitutionnel, sont contrôlés par la présidence qui en a nommé tous les membres.

A ce propos, le leader du parti les Transformateur a  fait savoir que la commission électorale et le conseil constitutionnel vont organiser deux élections. ‘’En réalité, nous avons des institutions meilleures que celles que nous avons eu jusqu’à  présent. C’est valable pour ces organes, c’est valable pour la constitution qui nous donne aujourd’hui les droits et les devoirs autour de la table, don en réalité, nous sommes en meilleures conditions aujourd’hui’’, alors qu’auparavant, ‘’un  chef d’Etat pouvait nommer les membres d’un organe chargé d’élections et les virer à la veille même de la proclamation des résultats, aujourd’hui nous avons les membres de l’organe qui sont nommés de manières inamovibles dont la durée du mandat  est supérieur au mandat de la président de la transition, et donc demain du président de la république qui sera élu. a-t-il indiqué, s’exprimant lors d’une interview accordée à Rfi et France 24.

S’agissant des rumeurs selon lesquels la nomination de  l’opposant en tant que chef du gouverne serait liée à un accord secret passé entre lui et  le président de la transition Mahamat Deby, et que selon ce même accord, Mahamat Deby va gagner l’élection présidentielle et il va le reconduire comme premier ministre, M. Masra déclare ceci : ‘’je suis là d’abord au nom de la réconciliation nationale, ce n’est pas un mot, c’est une attitude, ce sont des actes. Je suis là parce que je représente une force politique que je considère majoritaire  dans ce pays et donc nous sommes dans une cohabitation qui ne dit pas son nom. Je suis là  au nom d’une constitution de la république dont je suis chef de gouvernement, qui me donne des droits et des devoirs, qui donne des droits et des devoirs  aussi au président de la transition. C’est une première dans l’histoire de notre pays, peut -être même sur le continent africain qu’un président de la transition et qu’un premier ministre de la transition puissent présenter leur projets de société, nos différends sont connus nos complémentarités sont aussi connus  et nous allons devant le peuple’’.

Le premier ministre tchadien affirme vouloir ainsi contribuer au difficile accouchement de la démocratie. ‘’Il m’a fallu 4 ans pour que le parti les transformateurs puisse avoir le droit d’exercer il m’a fallu 5 ans pour que j’ai le droit d’organiser des meetings, le droit de marcher, ça s’est fait dans la douleur, le sang’’, ‘’Je suis rentrée dans l’avion de la transition pour qu’il y ait un atterrissage à l’aéroport de la démocratie, parce qu’à la fin de la transition, les tchadiens vont choisir  ceux qui vont organiser le prochain décollage et je souhaite être le pilote principal de ce prochain décollage pour conduire les tchadiens à la destination, terre promise des opportunités’’, a-t-il également laissé entendre, avant de conclure par ces mots : ‘’ Nous nous battons pour que la démocratie soit une règle dans ce pays’’.

V.A.

Exit mobile version