N’Djamena (© 2024 Afriquinfos)- MIDI (Mahamat Idriss Déby Itno) a prêté serment ce 23 mai 2024 à N’Djamena (capitale) devant le Conseil Constitutionnel et en présence d’une quinzaine de dirigeants africains de premier rang.
Après s’être «engagé à défendre et servir son pays» comme le veut ce type de cérémonie solennelle, le nouveau successeur officiel d’un autre MIDI (feu Maréchal Idriss Déby Itno) a promis, via une allocution fleuve, de mettre en branle une gouvernance disruptive s’attaquant aux besoins pressants de ses compatriotes. C’est le cas de la «lutte contre la corruption et les détournements, de la réduction du train de vie de l’Etat», et de la main tendue «à ses compatriotes sceptiques à regagner le bercail».
Sur le plan diplomatique, il a réitéré le mantra apparu dans ses éléments de langage vers la fin de la Transition: il s’agit de la «souveraineté du Tchad avec laquelle le Président ne compte pas transiger. Et qui ne sera jamais négociable». S’inscrivant dans la diversification de la coopération de son pays en dehors du cercle de ses partenaires traditionnels, il a signifié croire aux «vertus d’un partenariat agissant mutuellement».
Parmi les invités d’honneur de cette cérémonie solennelle de ce 23 mai 2024, on notait la présence des dirigeants El Ghazouani de la Mauritanie (Président en exercice de l’UA), Bola A. Tinubu du Nigeria (président en exercice de la CEDEAO), et l’absence notable du président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat.
Ambitions présidentielles pour un autre Tchad d’ici 2029
MIDI a, dans son message fleuve de circonstance de ce 23 mai 2024, «remercié les hôtes de marque qui ont effectué le déplacement de N’Djamena pour assister à cette cérémonie de prestation de serment». Le Tchad «remercie tous ceux qui se sont tenus à ses côtés durant la Transition qui vient de prendre fin, tout particulièrement tous ceux qui ont saisi la main tendue durant cette période transitoire».
Mention spéciale a été faite de la «facilitation du Président Tshisekedi pour son travail remarquable pour la paix et la réconciliation au Tchad». Sur le court et moyen termes, MIDI a promis de ne pas trahir «ses engagements de campagne». «Je suis désormais le Président de tout le Tchad et j’invite mes compatriotes à s’unir pour projeter le développement de notre pays, et bâtir un Tchad nouveau tourné vers un développement intégré et harmonieux». Le retour à la légalité constitutionnelle ouvre la voie à une nouvelle ère dans tout le pays, a encore souligné le jeune officier tchadien. «Soyons les acteurs des mutations attendues par tous pour un avenir radieux», a-t-il exhorté dans ce sens à l’entame de son quinquennat (2024-2029).
«La priorité sera accordée aux questions socio-économiques. 70% des dépenses publiques seront accordées à l’eau, l’éducation, la santé, le logement décent, avec pour piliers l’agriculture et l’élevage», a encore détaillé le nouveau Président. L’ex-dirigeant de la Transition promet par ailleurs une accélération de la productivité pour atteindre «la souveraineté alimentaire devant déboucher sur une révolution dans les mentalités nationales en matière agricole et d’élevage». «7.000 km de route seront bitumés durant mon quinquennat et l’industrie minière sera davantage ouverte aux investissements privés», a en outre mis en exergue le jeune Président du Tchad.
La nomination d’un nouveau Premier ministre est très attendue après cette prestation de serment de MIDI. Vaste pays sahélien de plus d’un million de km², le Tchad est classé parmi les «Etats les plus pauvres de la planète» et est confronté à une kyrielle de maux régionaux et nationaux, sans compter le péril humanitaire venant de ses voisins instables.
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