Tripoli (© 2019 Afriquinfos)-Face à la montée des combats entre les forces du Gouvernement d’union nationale (GNA) et les forces fidèles au maréchal Khalifa Haftar qui se livrent une bataille pour le contrôle de Tripoli depuis le 4 avril 2019, l’émissaire des Nations unies en Libye, Ghassan Salamé a ce lundi dans une intervention par vidéo-conférence devant le Conseil de sécurité, appelé les belligérants à faire une trêve durant la prochaine fête du sacrifice.
Fayez el-Sarraj, le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA), accuse l’envoyé spécial de l’ONU d’avoir une position « oscillante et indécise » et lui reproche enfin d’avoir désigné les forces de Khalifa Haftar comme « l’Armée nationale libyenne ».
Pour exprimer son mécontentement face au tableau dressé par l’émissaire de l’ONU devant le Conseil de sécurité, le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA), Fayez el-Sarraj, il l’a donc convoqué dans son bureau ce mercredi et lui a transmis une lettre de protestation qui dénonce des « contrevérités » dans ce rapport.
Dans son Courrier, Fayez el-Sarraj s’exprime au nom de tous les responsables politiques et militaires présents dans l’Ouest libyen, une partie du pays dominée par le courant de l’islam politique depuis 2014. Il réfute toutes les exactions de ses milices pointées par Ghassan Salamé. Selon lui, il n’y a pas eu d’exactions à Gharyan après sa reprise par ses forces, il n’y a pas eu d’activités militaires à l’aéroport de Mitiga, pas d’atteintes aux droits de l’homme, pas d’enlèvement ni de détention arbitraire à Tripoli.
Selon Fayez el-Sarraj Ghassan Salamé ne mentionne pas le vrai coupable des faits, sous-entendu : Khalifa Haftar. Pour le chef du conseil présidentiel libyen, il n’est pas acceptable de mettre les deux belligérants sur un pied d’égalité, alors qu’il y a une partie qui a initié la guerre. Il émet ses réserves contre l’affirmation de Ghassan Salamé sur la guerre due à un « déséquilibre dans la distribution de la richesse ». Pour le chef du GNA, accaparer le pouvoir est la seule raison de cette guerre.
Xavier-Gilles CARDOZZO