Harare (© Afriquinfos 2017)- Tandis que la succession du dirigeant zimbabwéen Robert Mugabe âgé de 93 ans provoque des tensions croissantes au sein du parti au pouvoir, l’épouse de ce dernier, Grâce Mugabé a annoncé dimanche qu’elle était prête à succéder à son mari.
« Je dis à M. Mugabe: vous devriez (…) me laisser prendre votre place, » a-t-elle lancé devant des milliers de personnes dans un stade de Harare.
« N’ayez pas peur. Si vous voulez me donner votre poste, donnez-le-moi librement, » a ajouté la première dame, Grace Mugabe.
Mais samedi le président Mugabe a fait savoir qu’il pourrait démettre Emmerson Mnangagwa, le vice-président de ses fonctions, celui-là même qui est vu comme un de ses successeurs potentiels et qui apparait comme un rival de l’épouse du chef d’Etat.
Emmerson Mnangagwa, 75 ans, surnommé « le crocodile », a déjà perdu début octobre son portefeuille de ministre de la Justice.
Grace Mugabe, 52 ans, a déclaré que le parti au pouvoir allait bientôt changer ses statuts pour qu’une femme soit vice-présidente.
Une telle décision pourrait avoir comme conséquence qu’elle remplace M. Mnangagwa et lui ouvre la voie pour succéder au plus vieux président d’Afrique, qui dirige le pays depuis 37 ans.
- Mnangagwa a été nommé vice-président en 2014, remplaçant Joice Mujuru, qui avait perdu son poste après une campagne de Grace Mugabe qui l’accusait de vouloir renverser le président.
La première dame a aussi accusé dimanche M. Mnangagwa d’avoir ourdi des complots, notamment d’avoir préparé un coup d’Etat au moment de l’indépendance en 1980.
« En 1980 cette personne appelée Mnangagwa voulait faire un coup d’Etat. Il voulait prendre le pouvoir du président. Il conspirait avec des Blancs, » a-t-elle dit.
Le parti au pouvoir, la Zanu-PF, connaît de profondes divisions à propos de la succession du président Mugabe, qui a refusé de désigner un successeur.
- Mugabe a déjà annoncé qu’il briguerait un nouveau mandat lors de l’élection présidentielle de 2018.
Vignikpo Akpéné