Tchad : Le procès de Hussein Habré et ses complices attendu à la mi-novembre

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«Une session criminelle spéciale sera ouverte le 14 novembre à N'Djamena pour juger les tortionnaires de la politique sous le règne de l'ancien dictateur Hussein Habré », a déclaré jeudi Louapambé Mahouli Bruno, procureur général près la Cour d'appel de N'Djaména. Après la chute de Habré, en décembre 1990, les nouvelles autorités du pays ont institué une Commission nationale d'enquête portant sur les crimes et détournements commis par l'ex-président, ses co-auteurs et ses complices.

 Après 17 mois d'investigations, la commission a rendu public les conclusions de ses travaux .Le désastre causé par le règne de huit ans de Habré est terrifiant : 40.000 morts dont 3.780 personnes nommément recensées; plus de 80.000 orphelins; plus de 30.000 veuves; plus de 200.000 personnes se trouvant sans aucun soutien moral et matériel; sans compter l'expropriation et confiscation extrajudiciaire des biens appartenant aux citoyens qualifiés de "ennemis" par ledit régime.

 La commission a par ailleurs procédé à l'exhumation de plusieurs fosses communes aux abords de N'Djaména et d'autres villes de provinces, où sont jetés les corps des milliers de victimes sans aucune forme de sépulture. Selon la commission d'enquête, "ce bilan ne couvre seulement  que 10% de la réalité des crimes commis par le régime de Habré". En octobre 2000, les victimes de cette répression organisée, réunies dans une association, ont saisi le 1er cabinet d'instruction du Tribunal de 1ère instance de N'Djamena de deux plaintes avec constitution de partie civile, l'une visant 40 principaux responsables de différents organes de la répression, et l'autre, contre tous les agents, indicateurs et informateurs de la DDS. Plusieurs autres plaintes individuelles ont été déposées par la suite.

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Le 3 juillet 2013, l'ancien président tchadien a été inculpé de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et torture par les juges d'un tribunal spécial siégeant à Dakar, capitale du Sénégal, où il vit il y a près de vingt-quatre ans. Outre Habré, cinq de ses anciens collaborateurs sont cités dans les faits qui lui sont reprochés: Saleh Younouss Ali, Mahamat Djibrine, ainsi que Guihini Koré, un neveu de Habré, Zakaria Berdeye et Abakar Torbo.

PIERRETTE AMAH