Tchad : la société civile veut un référendum sur les réformes du pouvoir

Afriquinfos
4 Min de Lecture

N’Djamena (© Afriquinfos 2017)- Plusieurs organisations de la société civile tchadienne ont, dans une déclaration rendue publique vendredi, préconisé la tenue d’un référendum en vue de ‘’conférer une crédibilité démocratique’’ aux propositions de réformes institutionnelles faites par le pouvoir et axées notamment sur la limitation du mandat présidentiel et l’instauration du fédéralisme.

Lors de la présidentielle d’avril 2016, le président Déby avait dans une promesse de campagne proposé de réformer les institutions de la République via une nouvelle Constitution qui inclurait dans la nouvelle vision qu’il compte mettre en œuvre la limitation du mandat présidentiel (à partir de 2021, un magistère de sept ans renouvelable une seule fois) et l’instauration du fédéralisme.

Après plusieurs mois de consultation, un comité technique mis en place à cet effet a rendu public un rapport sur ces réformes qui depuis lors divisent la classe politique de même que la société civile.

Pour les organisations de la société civile, regroupées au sein d’un groupe de travail mis en place par le comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation nationale, sa déclaration a pour souci d’attirer l’attention sur les réformes entreprises par le gouvernement.

- Advertisement -

Mieux, souligne le président du groupe de travail, Guirayo Jérémie, la déclaration devrait aider à rectifier les incohérences du rapport produit par le comité technique. Ainsi, outre le référendum, elle fait  «de fortes propositions parmi lesquelles, l’accélération du processus de décentralisation afin de donner une autonomie réelle aux régions, la constitutionnalisation et la professionnalisation de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), la non introduction d’un poste de vice-président dans la constitution et la réinstauration d’un cadre juridique des forces armées et de sécurité en vue de l’application effective des éléments classiques tels que les corps d’armée ainsi que les recommandations des états généraux des armées de 2015».

Guirayo Jérémie appelle en outre toute la classe politique tchadienne à relancer le dialogue politique afin d’obtenir un consensus sur cette question de réformes et de préserver la stabilité politique du Tchd. Les organisations de la société civile, a-t-il souligné, appellent «la communauté internationale à soutenir toutes les initiatives tendant à la consolidation à la paix et de la démocratie au Tchad».

Le gouvernement, de son côté, envisage d’organiser un forum national pour l’adoption de ces réformes institutionnelles dont un premier rapport a été finalisé. Ce document élaboré par le comité technique écarte l’instauration d’une fédération au profit de la création des 12 provinces. Par ailleurs, il préconise la suppression de certaines institutions jugées budgétivores comme la Haute cour de justice, le Conseil économique, social et culturel.

L’opposition démocratique a rejeté l’idée du Forum national sur les réformes proposées, lui préférant sa proposition axée sur la tenue d’un dialogue inclusif.

Le gouvernement n’a pas encore réagit à la proposition de la société civile portant organisation d’un référendum sur les réformes constitutionnelles envisagées par le pouvoir.