Records d’Africains/El Hadary imitera Roger Milla en cas de titularisation avec l’Egypte durant Russie 2018 !

Afriquinfos
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El Hadary (photo, DR: Le Nouvelliste)

MOSCOU (© CHRONIQUE «WORLD CUP 2018 SPIRIT» Afriquinfos) – Le gardien de but égyptien El Hadary  va entrer dans la légende en cas de prochaine titularisation avec les Pharaons durant Russie 2018 ! Il entrera très précisément au panthéon des «gérontes» à disputer une Coupe du monde. A 45 ans, le portier aux trois Coupes d’Afrique remportées (2006, 2008 et 2010) d’affilée détrônera le colombien Faryd Mondragon (43 ans en 2014) et l’Italien Dino Zoff (40 ans) qui a remporté la Coupe du monde 1982, s’il joue avec l’Egypte durant ce Mondial en cours. Ce record de longévité d’Africain dans l’histoire du Mondial est aussi détenu par le Camerounais Roger Milla sur un autre plan. Celui d’être à 42 ans le plus vieux buteur de cette compétition.

 

 

Le Pharaon El Hadary

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Mohamed Sallah ne sera pas la seule attraction de l’Egypte au Mondial 2018. De son vrai nom Essameddine Kamal Tawfik El Hadary, le portier égyptien va devenir le plus vieux joueur à s’exprimer en Coupe du monde, si jamais il entre en jeu durant les prochains matches des Pharaons. «Je suis heureux de battre ce record et de participer à une Coupe du monde», affirme l’intéressé tout en reconnaissant que le chemin n’a pas été facile. «A chaque fois qu’on se faisait éliminer dans les éliminatoires, j’ai été tenté de sombrer dans le désespoir mais à chaque fois, l’espoir renaît», ajoute-t-il. Cela témoigne de l’esprit de compétiteur de ce grand gardien comme le soulignent ceux qui l’ont côtoyé. «Ce qui est marquant chez lui, c’est sa rigueur, son professionnalisme, son exigence envers les autres mais surtout envers lui-même. C’est un compétiteur qui ne supporte pas la défaite», indique Ahmed Hassan, ancien dirigeant du club Ismaily. «Il s’entraînait toujours deux fois par jour, une fois avec l’équipe et une fois seul. Même dans le froid, la boue, la neige… Il cherchait toujours à s’améliorer», précise-t-il.

Cette abnégation au travail lui vaut aujourd’hui une immense popularité dans son pays. «Il a une très forte personnalité. Quand je suis arrivé, le club était mal classé et El-Hadary ne faisait plus vraiment partie des plans en sélection. Je sentais qu’il ne supportait pas cette situation. Il a été un des moteurs du redressement de l’équipe, il a retrouvé sa place chez les Pharaons et a disputé la Coupe d’Afrique des nations 2017 au Gabon, en atteignant la finale. J’ai été impressionné par sa rigueur. Il fait attention à tout : c’est tout juste s’il ne pèse pas ses aliments», relate l’entraîneur Patrice Carteron qui l’a entraîné à Wadi Degla SC lors de la saison 2015-2016. «On ne gère pas El-Hadary comme n’importe quel joueur», prévient l’entraîneur français. Toutefois, au faîte de sa gloire, certains Egyptiens pensent qu’il est temps qu’El Hadary prenne sa retraite internationale.

«Aujourd’hui, malgré sa popularité, beaucoup d’Egyptiens estiment qu’il sera peut-être temps d’arrêter en sélection après la Coupe du monde et de laisser sa place aux jeunes», fait remarquer Ahmed Hassan. Mais la décision revient à l’homme, le capitaine légendaire de la sélection égyptienne. Comme Roger Milla l’a fait à l’issue de la dernière Coupe du monde qu’il a disputée en 1994.

L’Afrique dans les records en Coupe du monde

Les Lions Indomptables du Cameroun étaient méconnaissables aux Etats-Unis en 1994. Lors de cette Coupe du monde, ils avaient montré un visage contraire à la précédente édition (1990) au cours de laquelle ils avaient étalé un parcours exceptionnel, en atteignant les quarts-de-finale. Tombeurs des Argentins emmenés par un certain Diego Maradona (trop suffisant), les Camerounais avaient fait forte sensation en battant lors d’un match épique, la Colombie et son gardien de but René Higuita. Roger Milla, tout feu toute flamme, avait mis à terre à deux reprises le gardien colombien. Le monde entier venait d’assister à un exploit jamais réalisé par une équipe africaine.

Mais au Mondial qui a suivi, le monde entier a également assisté à la cinglante raclée infligée par les Russes aux Lions Indomptables. Oleg Salenko a été le véritable bourreau des Camerounais en marquant 5 buts dans un même match. Ce qui n’a jamais été fait dans une phase finale en Coupe du monde. Entré en jeu dans cette fameuse rencontre, Roger Milla, 42 ans à l’époque, sauva l’honneur des Africains en marquant l’unique but des Lions Indomptables, battus au finish par 6-1 ! L’attaquant camerounais établissait ainsi un record personnel. Celui d’être le plus vieux buteur en Coupe du monde.

Dans les annales des plus vieux buteurs durant un Mondial, Roger Milla a écrit le sien. El Hadary s’apprête lui aussi à écrire sa page des gardiens de but les plus vieux dans cette compétition. Cependant, le football des «gérontes» n’est pas l’apanage des seuls Africains. Outre Dino Zoff et Faryd Mondragon, on retient aussi les gardiens anglais Peter Shilton, David Seaman, etc. et bien d’autres joueurs comme l’Argentin Javier Zanneti, l’ancien joueur de l’Inter de Milan en Italie.

 

Anani  GALLEY & KOMLAN AWUKU