Le rêve olympique de Khadija Sambe, première Sénégalaise surfeuse professionnelle

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture

Californie (© 2020 Afriquinfos)- Khadija Sambe est la première femme sénégalaise surfeuse professionnelle. Avec pour ambition les Jeux olympiques 2020 à Tokyo, elle s’est installée en Californie du Sud aux USA afin de se donner les moyens de réaliser son rêve. 

 Alors qu’elle n’avait pas la bénédiction de ses parents et de sa communauté qui estimaient que traditionnellement, les femmes sont à la maison et les sports sont réservés aux hommes, Khadija Sambe noue ses premières intimités avec les vagues à l’âge de 13 ans, même si ses parents s’y opposaient. Une passion qu’elle pratiquait alors en cachette.

Affectueusement appelée Khadjou, la jeune femme qui a quitté l’école très tôt (13 ans), est née à Ngor, un village de pêcheurs dakarois. Aujourd’hui, elle devient la première surfeuse professionnelle de son pays, elle milite pour que les femmes africaines soient mieux représentées dans cette discipline, et veut former une équipe pour les prochains Jeux Olympiques. 

«Souvent je passais avec mon kayak à côté des surfeurs. Je voyais tous ces surfeurs et je me disais ‘Mais où sont les filles qui surfent ?», relate la sportive professionnelle. 

 Débuts difficiles mais fin heureuse 

 «Quand j’ai commencé à surfer, beaucoup de gens m’ont dit d’arrêter, d’autres ont dit que ce n’était pas quelque chose pour les filles», se souvient Sambe. «Mais je n’ai pas écouté, j’ai continué. Je sautais par la fenêtre et à mon retour, je disais non, j’étais ici, je faisais la sieste», dit-elle. 

«Pour les jeunes filles qui commencent à surfer, je leur conseille de ne pas écouter les personnes qui leur disent d’arrêter ou de rester à la maison. C’est quelque chose d’arriéré», suggère la jeune femme. 

«Quand tu es dans l’eau, tu oublies tous tes problèmes. Tu penses que tu es dans un autre monde, dans un endroit extraordinaire», explique encore la jeune femme de 24 ans. 

Entraîneuse dans un club de Dakar, c’est là qu’elle a été repérée par la Californienne Rhonda Harper, la fondatrice de « Black girls surf », qui milite pour que les femmes noires soient mieux représentées dans le surf de compétition. Elle a été impressionnée par la jeune Sénégalaise. 

Ainsi, Khadija Sambe et Rhonda Harper ont fondé une école de surf pour les filles de Dakar. Elles recrutent aujourd’hui d’autres femmes africaines pour se présenter aux Jeux Olympiques de Tokyo, l’an prochain. 

 Khadija Sambe  pour représenter le Sénégal aux JO 2020 ? 

 «Nous avons commencé à regarder à travers l’Afrique de l’Ouest et je viens d’arriver dans ce camp appelé Malika Surf Camp, et il y avait une femme noire sur ces photos tenant une planche de surf», raconte Harper. 

Selon son coach Harper, le plus gros obstacle pour les surfeurs talentueux comme Sambe qui souhaitent surfer de manière professionnelle, est de disposer de suffisamment d’argent pour participer à des tournois qualificatifs à travers le monde. Un surfeur moyen dépense entre 50.000 et 60.000 dollars par an en déplacements, en frais et en équipements, évalue M. Harper. 

Mais la participation à ces compétitions est la clé du rêve de Sambe : représenter le Sénégal aux Jeux olympiques 2020. Pour que Sambe puisse se qualifier, elle doit se rendre dans des endroits comme le Japon et le Pérou, ce que la surfeuse sénégalaise ne peut faire seule. Donc, son entraîneur, Harper, collecte en ce moment des fonds via GoFundMe et Facebook, afin que Sambe puisse voyager pour concourir et gagner les points nécessaires pour être en lice l’an prochain en terre nipponne. 

 Actuellement, Khadija Sambe vit a en Californie, loin de sa terre natale où elle continue de s’entraîner. Son programme d’entraînement consiste à trouver des vagues sur la côte californienne, de la plage de Santa Cruz au nord de la Californie à Venise et à San Diego. Son visa de six mois est sur le point d’expirer, et elle retournera ensuite chez elle à Dakar, au Sénégal. 

 Innocente Nice